NOBODY'S WATCHING

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En surface, Nobody’s watching a l’apparence familière du récit d’apprentissage détaillant les efforts laborieux d’un acteur qui essaie de s’imposer à New York. Mais à y regarder de plus près, il dévoile les conflits psychologiques complexes qui agitent le personnage principal ayant coupé les ponts avec son pays natal, l’Argentine, alors qu’il connaissait le succès. De fait, il est doublement condamné : sa fierté l’empêche de revenir en arrière sous peine de reconnaître son échec, et les conditions extrêmement dures de New York le condamnent à réussir sous peine d’être expulsé.

Les raisons de l’exil de Nico sont exposées par fragments. Elles sont liées à une relation compliquée qu’il a eue par le passé avec son producteur, un pervers narcissique et manipulateur.

Au présent, Nico adopte une attitude paradoxale et désespérante : d’un côté, il vole dans les magasins par nécessité, de l’autre, il refuse l’argent qui lui proposent ses amis pour le dépanner. Toujours par fierté, il manque de diplomatie vis-à-vis d’une productrice qui s’intéresse à lui et ne lui demande pas grand-chose en échange.  

La réalisatrice Julia Solomonoff arrive à rendre attachant ce personnage qui ne manque pas de qualités mais est difficile à aimer parce qu’il gâche souvent ses chances par un mélange d’intransigeance et d’orgueil mal placé. La description méticuleuse de son quotidien traduit très bien l’ambiance extrêmement dure qui règne dans les milieux professionnels de New York, exigeant d’être en alerte permanente et à ne jamais laisser passer une occasion.  C’est un même souci de réalisme qui a déterminé le calendrier de production : le parcours de Nico dure une année, et pour illustrer les quatre saisons, le tournage s’est étendu sur trois ans.

Nico est un funambule, un héros polymorphe : on le découvre dans le soleil d’un petit parc new-yorkais, entouré d’enfants, comme si tous ces petits corps en mouvement constituaient pour lui un élément. Ange blond, il prend soin de l’un d’eux, veille sur ses jeux. Lorsqu’il ...

Un homme blond change la couche d'un bébé dans un parc new-yorkais sous le regard d'émigrées latinas qui lui trouvent un air de ressemblance avec un acteur de telenovela. Et pour cause. Après notamment Le dernier été de la Boyita, le troisième film de l'argentine Julia ...