FATA MORGANA en VOD
- De
- 1967
- 84 mn
- Drame
- Espagne
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
Parce que c’est l’un des films fondateurs de l’école de Barcelone. Cette école est le pendant espagnol de la Nouvelle Vague en France. Fondé dans les années 60, le mouvement n’avait qu’un seul but : retrouver une liberté de création. Alors que la censure franquiste bat son plein, les cinéastes de cette période veulent expérimenter tout ce que le cinéma leur donne la possibilité de faire. Un film devient un carrefour où se croisent l’architecture, la peinture, la photographie ou encore la poésie. L’école de Barcelone prône un cinéma non-professionnel qui frise souvent avec le surréalisme. Fata Morgana répond parfaitement à ces codes et s’impose comme l’un des représentants majeurs de ce mouvement.
Parce qu’il ne faut pas passer à côté du travail du réalisateur espagnol Vicente Aranda. Si sa popularité en France n’égale pas celle d’un Pedro Almodóvar, il n’en reste pas moins que Vicente Aranda a donné au cinéma espagnol ses lettres de noblesse. Dès Fata Morgana, son deuxième film, il dénonce la société espagnole puritaine, conformiste et machiste. Le film montre ces hommes, seuls ou en groupe, qui n’hésitent pas à harceler, effrayer et traquer une femme. Le succès mondial viendra avec le film Amants en 1991 ; film interdit aux moins de 16 ans à l’époque et qui marquera sa huitième collaboration avec l’actrice Victoria Abril.
Parce que cette dystopie est un voyage que vous n’oublierez pas. Dans le langage scientifique, une fata morgana est un phénomène optique rare, une combinaison de plusieurs mirages. Dans un cinéma qui privilégie le visuel au fictionnel, l’image a plus d’importance que l’histoire. Vicente Aranda, le réalisateur, l’a bien compris. Il nous embarque dans un rêve éveillé dont les images restent durablement en tête. Dès son générique inspiré des “Fumetti” (nom italien donné à la bande-dessinée), on comprend que le film joue sur un esthétisme poussé : décors, costumes, objets, construction des plans… tout est savamment étudié et magnifié.
Parce que son duo d'actrices semble avoir inspiré David Lynch. Une actrice blonde, l’autre brune. D’un côté Gim, objet de fantasme et dans une relation vouée à l'échec avec Alvaro. Piégée dans un engrenage qui la dépasse dans cette ville fantomatique. De l’autre Miriam, obsédée par l’idée de retrouver Jerry, un homme dont elle est folle amoureuse. Deux femmes embarquées dans un univers onirique et promises à un destin tragique. Ça ne vous rappelle rien ? Difficile de ne pas penser au chef-d’oeuvre de David Lynch, Mulholland Drive, et aux actrices Naomi Watts et Laura Harring en regardant la Fata Morgana : même dialogues parfois abstraits, même mise en scène léchée, même situation sibylline. Et même impression d’assister à un voyage dont on ne sort pas indemne.