THE TRUTH ABOUT WOMEN

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Avec The Truth About Women, Muriel Box continue son œuvre féministe et casse les codes du cinéma britannique des années 1950. Dès son introduction et les propos sexistes d’un mari persuadé que les femmes ne méritent pas son attention, l’intention de la réalisatrice est évidente : déconstruire l’idée de la femme objet encore trop présente dans la société occidentale. Pour tenter d’expliquer « la vérité sur les femmes », elle tisse un film composé de plusieurs histoires, centrées sur les intérêts romantiques de Sir Humphrey Tavistock.

Muriel Box regarde avec dédain le personnage masculin qui ouvre l’œuvre (persuadé que « les femmes veulent être des hommes »). The Truth About Women évite cependant l’écueil de la moralisation : la cinéaste traite son sujet avec légèreté, éparpillant quelques gags et traits d’humour dans chacune des histoires qui composent le récit. La bêtise des hommes rend le long-métrage chaleureux et pétillant, mais Muriel Box ne perd jamais de vue l’importance de son propos. Derrière la comédie se cache un message engagé sur le place des femmes dans la société.

Si toutes les conquêtes de Sir Humphrey Tavistock sont initialement vues à travers le prisme du désir que leur porte le protagoniste, elles transcendent rapidement ce statut. La cinéaste encourage l’émancipation féminine loin des hommes, idée presque impensable dans le Royaume-Uni de ces années-là. En plaçant son long-métrage à plusieurs époques et dans plusieurs pays, la réalisatrice lui confère une beauté plastique indéniable. Elle nous ferait presque oublier les multiples clichés du récit lorsque celui-ci sort d’Angleterre, plus par méconnaissance des cultures dont elle parle que par rejet de leurs traditions.

Grâce à la bluffante composition de ses plans, Muriel Box capture avec justesse la naissance d’amour impossibles. Par les regards, les miroirs et la tendre gestuelle de ses actrices, la réalisatrice émeut. L’harmonie de couleurs lui permettent d’inscrire les femmes qu’elle filme dans un monde identifié, renforçant l’identité de chacune et la difficulté de leur combat face au patriarcat décidé à les objectifier. La photographie d’Otto Heller accentue cette impression de société malade : à la manière de Senso de Luchino Visconti, Muriel Box place ses personnages dans des décors somptueux qui contrastent avec la noirceur de la gent masculine. The Truth About Women n’est cependant pas une œuvre désespérée, et la cinéaste semble croire que les hommes peuvent être ralliées à la cause des femmes. Elle célèbre la différence des sexes et souligne leur quête commune : la liberté.