NATHALIE...

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Cinéaste du désir, cinéaste de l’ambiguïté, Anne Fontaine fait un peu preuve d’exception dans le cinéma français. Sept après Nettoyage à sec, la réalisatrice s’intéresse à nouveau à un triangle amoureux où un couple en apparence normal et un peu morose va voir son monde se bouleverser par un élément extérieur.

Cet élément extérieur n’est autre que Marlène que Catherine, une gynécologue souffrant de l’infidélité récente de son mari, va rebaptiser Nathalie. Elle engage cette sensuelle entraîneuse de club afin de séduire son mari et de lui rapporter en détails leur aventure. Mais très vite, l’arrangement va prendre une autre direction.

Sur un ton toujours très sensuel où cette fois, l’érotisme passe par la parole et non par l’action physique, Anne Fontaine continue à explorer ses thèmes de prédilection que sont la sexualité, le couple, la pulsion mais aussi l’intrusion d’un corps étranger dans un système en apparence maîtrisé. Mais c’est aussi et surtout l’occasion de voir deux actrices au sommet de leur sex-appeal : Emmanuelle Béart et Fanny Ardant qui se retrouvent deux ans après 8 femmes de François Ozon.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CHLOÉ D'ATOM EGOYAN (Parce qu'il s'agit du remake de Nathalie...) ou encore UN PETIT JEU SANS CONSÉQUENCE DE BERNARD RAPP (Parce que les personnages sont ici pris à leur propre manipulation).

Anne Fontaine aime bien gratter là où ça fait mal, là où ça dérange. Elle se fait se rencontrer deux mondes qui ne se comprennent pas comme dans Mon pire cauchemar, Coco avant Chanel ou encore Comment j’ai tué mon père puis elle y ajoute un peu d’ambiguïté comme cette femme qui tombe amoureuse d’un serial killer dans Entre ses mains où ces mères amoureuses chacune du fils de l’autre dans Perfect Mothers. Et souvent elle priment le tout d’un triangle amoureux avec régulièrement un élément extérieur qui vient dérégler un système, qui même s’il est vicié ou moribond, tend a fonctionner ainsi. C’est le cas de Nathalie... mais aussi de Nettoyage à sec qu’elle a réalisé 7 ans auparavant.

Comme dans le film de 1997, un couple envahi par la morosité va se retrouver perturbé par l’arrivée d’une personne extérieure, à la fois mystérieuse et intrigante. Mais contrairement à Nettoyage à sec où c’était le couple qui ouvrait conjointement la porte de leur intimité à Stanislas Mehrar, ici, c’est seule et par elle-même que Fanny Ardant va introduire Marlène/Nathalie dans sa vie. Et c’est aussi seule qu’elle en subira les conséquences, au bout du compte. Car c’est habilement que le film détourne nos attentes. On comprend alors que depuis le début le mari est hors jeu et que la seule relation existante est bien celle entre les deux femmes. Mais l’aspect le plus surprenant reste l’aspect quasi-sadomasochiste de cette relation où finalement le bourreau est la victime.

Et si le film ne montre rien, ou presque, d’ordre sexuel à l’écran, c’est parce qu’avant d’être une œuvre sur la sensualité, c’est une quête identitaire. En effet, les deux personnages féminins, au moment où ils se rencontrent, sont dans des phases de solitudes profondes, parfaitement engluées dans une vie qu’elles ne semblent plus avoir choisi. Cette expérience est pour les deux un moyen de reprendre le contrôle à la fois de leur personnalité, en la confrontant à l’autre, mais aussi de leur propre sexualité en se découvrant à travers l’autre. En 2010, le film a connu un remake réalisé par Atom Egoyan où cette fois le curseur était bien plus tourné vers la sensualité des deux femmes que vers leur quête intérieure.

Catherine est une femme vive et dynamique que l'on pourrait qualifier de "bien sous tous rapports". Sous cette allure "bon chic bon genre" de bourgeoise snobe et rigide du seizième arrondissement se cache en fait un problème de couple qui lui gâche quelque peu sa vie: les infidélités ...

Ce film beau et intelligent, il fallait oser le faire, merci à Anne Fontaine de l'avoir fait. Ce film sur un fantasme féminin est aussi un film sur le mensonge, sur la manipulation. Interprétation exceptionnelle de Béart et d'Ardant. Depardieu reste en retrait, puisqu'il n'est ...

Malgré des lourdeurs, un film beaucoup plus fin que son propos apparent ne le laisse supposer, avec de vraies subtilités à partir de 1 h 15 / 1 h 30. Interprétation un rien pesante mais gentille de Depardieu, mais très bon duo Fanny Ardant / Emmanuelle Béart. Une bonne surprise, ...