MEAN STREETS en VOD
- De
- 1976
- 107 mn
Charlie et Johnny Boy sont deux copains d’enfance du quartier de Little Italy. Très marqué par la religion, le premier a pour maîtresse une jeune femme épileptique qui rêve de quitter le quartier. Mais Charlie ne veut pas en entendre parler : il veut rester dans les lieux de son enfance et s’y établir comme restaurateur, grâce à son oncle un peu mafieux. Johnny Boy est quant ...
- Drame
- Etats-Unis
- - 12 ans
- VM - HD
1 MIN AVANT
Mean Streets n’est pas le premier film de Martin Scorsese. Who’s knocking at my door et Bertha Boxcar lui sont antérieurs. Mais c’est le premier film réellement marquant du cinéaste, qui entre dès lors et pour toujours dans la cour des grands. Son long métrage suivant, Taxi driver le confirmera en décrochant la Palme d’or à Cannes. Ouvrant un boulevard au cinéaste qui bâtira dès lors l’une des œuvres les plus marquantes du cinéma contemporain.
Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour l’heure, nous sommes encore en 1973 et le jeune Scorsese n’a dépassé la trentaine que depuis peu. Le scénario de Mean Streets, cela fait plus de sept ans qu’il le réécrit en permanence, pour coller au plus près de ce qu’il perçoit des battements de cœur de son quartier, Little Italy. La petite Italie. Soit quelques blocs de maisons au sud de Manhattan, collés à Chinatown. Mais ces quelques blocs forment une ville dans la ville, ils sont l’identité, ils sont la patrie de ceux qui l’habitent, en majorité d’origine italienne. On sent dès les premières images, on sait dès les premières scènes que Martin Scorsese a mis beaucoup de lui-même dans le portrait des paumés " qu'aimeraient avoir l’air - mais qu’ont pas l’air du tout " entre leurs rêves petit-bourgeois et leur quotidien sans horizon. Charlie, Johnny Boy et les autres, Scorsese les a fréquentés, il était presque l’un d’entre eux. Mais de son propre aveu, sa bande à lui n’était pas très violente. Contrairement à celle de Hester Street, à quelques encablures de là. Comme Charlie, Scorsese avait un oncle un brin mafieux. Mais il était mort au moment du tournage. « Sinon, je n’aurais jamais osé faire ce film, il m’aurait tué » a dit Scorsese.
Mean Streets démarre doucement, comme s’il fallait donner du temps au film pour qu’il s’affranchisse de ses aspects naturalistes pour déboucher sur le mélodrame. Certaines scènes semblent improvisées, comme celle où de Niro et Keitel se battent avec des couvercles de poubelles. Mais il n’en est rien. Dix jours de répétition avaient avant le tournage permis de mettre au point toutes les scènes. Y compris les plus folles, celle de la bagarre autour du billard par exemple.
Martin Scorsese a défini le film comme « un opéra, un opéra désinvolte, intense et violent, à la fois très fidèle à la réalité et très stylisé. Il n’y a pas d’intrigue à proprement parler. Ce qui constitue l’histoire, ce sont les personnages, leurs rapports personnels, leurs émotions à fleur de peau ».
De ce point de vue Robert de Niro et Harvey Keitel font des merveilles. A l’époque nous connaissions mal les deux comédiens, nous ne savions pas quel était leur potentiel, leur capacité à se dépasser perpétuellement, jusqu’au vertige. Mais Mean Streets est de ce point de vue une belle entrée en matière.
Dans le même genre vous pouvez trouver PANIQUE À NEEDLE PARK (Des paumés dans le New York des années 70...) ou encore TAXI DRIVER (Scorse derrière la caméra et de Niro devant semblent prolonger ce qu'ils nous avaient fait sentir dans Mean Streets.).