LES SOULIERS DE SAINT-PIERRE

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C’est un humble chrétien d’Ukraine, un prélat persécuté par le régime soviétique. Et pourtant cet homme convoqué au Vatican sera, un jour, appelé aux plus hautes destinées.
« Les souliers de Saint Pierre » de Michael Anderson est un film américain de politique-fiction réalisé en 1968, spéculant sur l’élection future d’un pape venu de l’Est. C’est Anthony Quinn qui enfile les sandales et se donne des airs de Saint Pierre lui qui fut Barrabas pour Richard Fleischer et fréquenta quelques films sulpiciens. Qu’il soit ange ou démon il est  toujours impressionnant et en le voyant vous allez dire « habemus papam ».

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TO KILL A PRIEST (1988) DE AGNIESKA HOLLAND (Un film sur les rapports conflictuels entre les ex-gouvernements communistes d’Europe de l'Est et les institutions religieuses. Cette oeuvre, en l'occurrence, s'inspire de faits authentiques: l'assassinat du père Popieluszko, un prélat polonais opposant au régime, et qui fut éliminé.) ou encore HABEMUS PAPAM (2011) DE NANNI MORETTI (Une vision ironique mais grave de la condition humaine quand elle revêt les habits du descendant de saint Pierre. Michel Piccoli est ce pape un peu dépressif qui soudain veut échapper à sa charge, en tout cas à l'écrasante responsabilité d'être le chef d'un état spirituel aussi puissant.).

Résumons-nous : Les souliers de saint pierre, titre original « The shoes of the fisherman » est un film tourné en 1968 qui raconte une histoire supposée se dérouler 20 ans plus tard, bien qu’on ne sache pas exactement en quelle année. Or les faits historiques lui ont presque donné raison avec l’élection, dix ans après, en 1978, d’un pape Polonais Karol Wojtyla devenu le fameux Jean-Paul II. Et ce pape là, aussi jeune sportif et volontaire que celui incarné par Quinn dans le film, fut un peu la figure de proue du monde libre contre le glacis soviétique.
A l’époque du film la guerre est encore froide entre les USA et l’Union soviétique. C’est en effet, l’année du mois de mai en France, du printemps de Prague à l’Est et des manifestations anti-guerre du Vietnam. Alors Hollywood toujours bon petit soldat, fait son travail de propagande anticommuniste. Vous avez pu voir, insérées dans l’action, des images d’archives tournées entre la mort de Jean XXIII et l’élection de Paul VI lors du conclave et de la réunion des cardinaux. C’était, cinq ans auparavant, en 1963.
Michael Anderson le réalisateur est britannique et a tourné quelques gros succès hollywoodien (le Tour du monde en 80 jours, L’âge de cristal, ou encore Orca). Mais, hasard ou nécessité, il a été marqué par la chose papale. Juste après les Souliers de Saint pierre il tournera « Jeanne papesse du diable » en 1972 (avec Liv Ullmann) et en 1988 une adaptation d’une pièce écrite dans sa jeunesse par Jean Paul II, « La boutique de l’orfèvre ». On peut être bon cinéaste et un peu missionnaire.

Michael Anderson entreprend avec ce film la tache bien difficile de remettre l'église sur des rails qu'elle a depuis longtemps quitté. Belle ambition. De bons moyens aussi. D'abord il évite de titiller la susceptibilité des chrétiens fidèles, qui seront même parfois aux ...

Incapable de faire un film sur le moment présent, Anderson nous donne ici une œuvre visionnaire et pas innocente du tout. Imaginer un pape soviétique, dix ans avant le premier pape non-italien depuis des siècles, et avec des idées révolutionnaires (un peu dans tous les sens ...