LES ENFANTS D’ABRAHAM est un film sous influence, à commencer, de l’aveu même du réalisateur Paco Plaza, par ROSEMARY’S BABY de Roman Polanski. On y retrouve ce même rythme, ces mêmes images aussi froides que construites, et surtout cette idée selon laquelle l’horreur, ou le monstre, ou quel que soit le nom que l’on veut lui donner, ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur.
Même si c’est moins flagrant, Paco Plaza cite en référence les classiques de l’horreur gothique de la Hammer et de la Universal. Mais dans ce cas précis, l’influence est moins directe, plus diffuse. En effet, enfant, il regardait ces films-là en cachette de ses parents, et était obligé de les voir sans le son pour ne pas se faire surprendre. C’est la raison pour laquelle il a autant travaillé le cadrage et le découpage de son film ; afin que l’image se suffise à elle-même. Une manière, en quelques sortes, de revenir aux bases mêmes de la narration cinématographique.
Enfin, thématiquement, le jeune réalisateur a une fascination pour les insectes et leur capacité à se métamorphoser au cours de leur existence, d’où les nombreuses scènes de nature entomologique dans le film. Pour Paco Plaza, ces scènes fonctionnent en fait comme un second niveau de lecture subliminal qui révèle les motivations de son héroïne : en cherchant à découvrir les mécanismes biologiques et la nature réelle des insectes qu’elle observe, elle comprendra peut-être mieux que son père pouvait, lui aussi, avoir une identité double et changeante…