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La Lune s'est levée

LA LUNE S'EST LEVÉE
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1955
102 mn
Parce que oui, ça existe des films romantiques japonais féministes dans les années 1950.

Setsuko, Ayako et Chizuru sont trois soeurs qui vivent avec leur père dans une grande maison familiale à Nara, l'ancienne capitale impériale du Japon. Lors du retour à Nara d'Amamiya, un ancien ami d'Ayako, Setsuko va élaborer des stratagèmes pour que sa soeur et le jeune homme s'avouent leurs sentiments, car elle est persuadée qu'ils s'aiment sans oser se le dire. Mais à trop penser...

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  • Comédie
  • Japon
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PARCE QUE
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PARCE QUE

Parce que… c’est l'œuvre d’une des premières femmes réalisatrices au Japon : Kinuyo Tanaka. La Lune s’est levée est le second film de Kinuyo Tanaka, l’une des stars du cinéma japonais en tant qu’actrice, mais surtout la seule femme cinéaste à travailler durant l’âge d’or du cinéma nippon des années 1950. Elle n’aura été précédée derrière la caméra que par Tazuko Sakane, première cinéaste japonaise avec Hatsusugata, en 1936. Le passage de Kinuyo Tanaka derrière la caméra a été, en partie, lié à l’occupation du Japon par les forces américaines. Les Etats-Unis instaurent le droit de vote pour les femmes, ainsi que celui de se présenter aux élections. Conséquence : 39 femmes sont élues en 1946 au Parlement japonais, la Diète. Une féminisation du monde politique qui poussa Kinuyo Tanaka à, elle aussi, s’inviter dans le monde très masculin de la réalisation, comme elle l’expliqua à la revue Kinema Junpō : “Maintenant qu’il y a également des femmes élues à la Diète du Japon, j’ai pensé que ça serait une bonne chose qu’il y ait aussi au moins une femme réalisatrice.” Dans les six films qu’elle réalisa entre 1953 et 1962, la réalisatrice mit toujours en avant des personnages féminins forts et confrontés à la difficulté d’être une femme dans une société encore très patriarcale.

Parce que… c’est une évocation d’un Japon en pleine mutation. Par son décor principal, une gigantesque maison familiale située dans l’ancienne capitale impériale, Nara, le film semble hors du temps. Néanmoins, certains détails nous rappellent que nous sommes bien dans un Japon qui s’apprête à entrer de plain-pied dans la modernité : les téléphones sont omniprésents et les appels sont même amplifiés par des antennes à micro-ondes “qui permettent de faire transiter 486 appels en même temps”, comme nous le précise l’un des personnages qui est ingénieur. Cette transformation du pays n’est pas que technologique. Les femmes tiennent ici le premier rôle. Et ce sont elles qui choisissent désormais quoi faire de leur vie.

Parce que… c’est un film 2-en-1. Le scénario, écrit par une autre star du 7e art japonais, le cinéaste Yasujirô Ozu, est clairement divisé en deux parties. La première est la plus légère : on y suit les inventifs stratagèmes de Setsuko Asai pour trouver un mari à sa cadette, Ayako. En cela, elle est aidée par Shoji, le beau-frère de son autre sœur. Une fois ce problème résolu, le film bascule dans un autre registre, plus sombre, où Setsuko, à trop chercher le bonheur de sa sœur, risque de ne pas voir l’histoire d’amour qui s’offre à elle. Mais - chut ! - nous n’en dirons pas plus…

Parce que… l’actrice principale, Mie Kitahara, crève l’écran. C’est elle qui incarne le personnage de Setsuko. Contrairement à ses deux sœurs, elle délaisse le plus souvent le kimono pour des pantalons à l’occidental. Un style vestimentaire qui montre une ouverture d’esprit plus prononcée que dans le reste de sa famille. Mie Kitahara interprète parfaitement ce personnage. Elle est drôle, pétillante, parfois effrontée et émouvante quand il le faut. Elle est toujours juste dans son rôle, alors que son personnage pourrait parfois agacer. Seul regret concernant la carrière de Mie Kitahara : elle n’a tourné que 8 ans (de 1952 à 1960) avant de se retirer des plateaux de tournage, suite à son mariage.

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