CIRCULEZ, Y A RIEN À VOIR !

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Circulez y’a rien à voir ! marque la cinquième collaboration entre Patrice Leconte et Michel Blanc. Le réalisateur avait déjà dirigé l’acteur dans des comédies à succès comme Les Bronzés et Viens chez moi j’habite chez une copine.

Avec son sens très personnel des comparaisons, Michel Blanc résume à sa façon l’intrigue de Circulez y’a rien à voir ! : « J’incarne un personnage, qui en rencontrant une femme super distinguée, interprétée par Jane Birkin, a le choc de sa vie. Ce même genre de choc que Claudel eut à Notre-Dame quand il eut la révélation de la foi. »

Précisons que le personnage joué par Blanc est un flic qui fait équipe avec Jacques Villeret et que leur tandem serait plus proche de Placid et Muzo que de Starsky et Hutch. Et cet inspecteur Leroux va se transformer en un pot de colle de compétition, harcelant sans relâche la belle sur laquelle il a flashé sous les prétextes les plus improbables. Bref, une composition de boulet taillée sur mesure pour le comédien à qui Patrice Leconte allait offrir un rôle dans un tout autre registre quelques années plus tard avec Monsieur Hire.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PINOT SIMPLE FLIC (Les mésaventures comiques d'un policier maladroit.) ou encore MARCHE A L'OMBRE (Une comédie des années 80 avec Michel Blanc dans un rôle de boulet.).

Le scénario de Circulez y’a rien à voir ! a été  coécrit par Martin Veyron, fameux auteur de BD qui allait également passer derrière la caméra deux ans après ce film pour mettre en scène L’Amour propre ne le reste jamais longtemps. Mais s’il est question de passion dans cette histoire, Patrice Leconte insistait bien lors de la sortie qu’il s’agit d’une "comédie-comédie et pas une comédie sentimentale". Michel Blanc, expliquait-il,  a un comportement d’amoureux transi, mais il ne l’est pas, ou du moins ne se l’avoue pas. Il est tout simplement subjugué par elle et se comporte en parasite inquisiteur qui serait odieux, s’il n’y avait chez lui une candeur et une inconscience désarmante.  

Le réalisateur expliquait également que, à la différence de ses précédentes réalisations, l’humour de ce film passe non pas par la méchanceté mais par quelque chose d’un peu plus vachard. Avec cette comédie, Leconte revendiquait un comique plus incisif fondé sur des rapports plus durs entre les personnages.

Sur le plateau en tout cas, l’ambiance était carrément à la rigolade, comme le raconte Jane Birkin. « Il y a des films,  a-t-elle déclaré, où tu te réveilles le matin et tu fonces sur le travail en attendant le déjeuner. Pouvoir s’amuser à ce point c’est presque indécent. » La comédienne se souvient par exemple de repas avec Patrice Leconte, son assistant Patrick Dewolf et Michel Blanc où elle n’arrivait plus à respirer tellement elle rigolait. « Après, ajoute-t-elle, c’était plutôt dur de jouer la femme inabordable ! » Pour la petite histoire, ce personnage avait été initialement proposé à Catherine Deneuve puis à Raquel Welch. Et pour se glisser dans la peau de cette galeriste distante, la comédienne devait brider quelque peu sa fantaisie. Il faut dire que ce rôle de femme inaccessible est plutôt éloigné de Jane Birkin, car comme le reconnaît Patrice Leconte, Jane est quelqu’un que « par définition, on a envie de tutoyer au bout de 10 secondes »…

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