UN SHÉRIF À NEW-YORK

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Ce film est un jalon notable dans la carrière de Clint Eastwood. Il se situe juste avant la trilogie de westerns spaghetti tournés en Europe sous la direction de Sergio Leone et le premier Inspecteur Harry (1971) face à la caméra de Don Siegel. Il a déjà 38 ans à la sortie de Un Shérif à New York et réalisera bientôt son premier film, Un frisson dans la nuit. Mais pour l’heure, c’est son statut de personnage imperturbable et patibulaire qu’il peaufine ici.  

Le film met en scène un shérif de l'Arizona, Walt Coogan, envoyé à Big Apple pour ramener chez lui un criminel détenu en ville. Très vite, il se heurte à la lenteur des procédures administratives et imagine pouvoir brûler les étapes pour mener à bien sa mission. Mais ses méthodes expéditives, loin de faire l’unanimité, vont de surcroît le conduire à se faire piéger. Sa proie, désormais en cavale, va l’obliger à imaginer un plan B…  

Don Siegel, 58 ans à l’époque, est un cinéaste d’expérience, passé par le montage (Casablanca, 1945). Son crédo, le cinéma d’action. La même année, il a réalisé Police sur la ville avec Richard Widmark (qui inspirera la série Madigan) déjà un travail d’observation quasi documentaire du travail quotidien de la police. Avec Un Shérif à New York, Siegel s’amuse - et s’irrite aussi - du contraste grandissant entre New York - en gros, une ville de néons où fleurissent les discothèques et où les malfrats agissent en toute impunité - et le reste du pays. Coogan, en laissant libre cours à son penchant réactionnaire, va faire triompher la loi, comme il l’entend. Et comme Siegel l’entend. Le film sera un succès. Et le premier de ses cinq films en association avec Eastwood. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'INSPECTEUR HARRY (1971) (Parce que l'inspecteur aux méthodes expéditives qu'Eastwood joue ici a inspiré Harry Callaghan que le même Don Siegel réalisa trois ans plus tard.) ou encore DOUBLE DÉTENTE (1988) (Il s'agît du remake d'Un shérif à New York, réalisé par Walter Hill où Schwartzenegger joue un policier russe traquant un fugitif tchétchène.).

Dans son livre d’entretiens avec Michael Henry Wilson (Cahiers Du Cinéma) Clint Eastwood raconte qu’il avait demandé à visionner certains des films de Don Siegel pendant la réalisation de Un Shérif à New York. “Quand il l’apprît, Don voulut faire pareil et demanda à voir les films que j’avais fait avec Sergio (Leone). Ils lui plurent et c’est ainsi que se noua notre association, confie-t-il. C’était un personnage, un original et je me suis dit que nous étions faits pour nous entendre”. 

Eastwood n’a souvenir que d’un accrochage majeur avec son réalisateur qui avait la réputation d’être un teigneux. Il eut pour motif la primeur accordée par Siegel au lieu de tournage, en l’occurrence New York. “Moi, c’est l’inverse, je préfère me concentrer sur l'histoire”. Moralité poursuit l’acteur, “on dut réécrire le script, ce que nous fîmes de concert”. Clint Eastwood se rappelle que Don Siegel avait toujours besoin d’une tête de turc dans son équipe, si possible le producteur, souvenir de ses accrochages avec Jack Warner. “Don n’aimait pas les chargés de production. Il les avait sans doute connus comme assistants ou secrétaires et il les traitait comme tels”. 

Shérif aux méthodes plutôt radicales et brutales, Coogan se voit charger par ses supérieurs de récupérer un prisonnier à New York puis de le ramener en Arizona. Une fois là-bas, il se rendra compte que tout n'est pas aussi simple que cela... Trois années avant Dirty ...

Vu aujourd’hui, Un Shérif à New-York est un petit film sympathique, qui ne manque pas d’humour, de situations intéressantes mais qui est rempli de maladresses et dont le rythme incertain empêche d’emporter tout à fait l’adhésion. Ce jugement à l’emporte-pièce ...

Avec ce film, Don Siegel montrait une caricature de flic bouseux de l'Arizona, mais très efficace dans l'accomplissement de son job. C'est un flic violent, brutal, justicier et droit issu du western, appliquant la loi du talion sans se poser de questions sur la légalité, et ...