LES DRAKKARS

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Sorti à Londres en mars 1964, les Drakkars est l’œuvre de Jack Cardiff, un Anglais d’une cinquantaine d’années, ayant modestement entamé sa carrière dans les années 1930 – il fut clapman sur l’un des premier films sonores d’Alfred Hitchcock – avant de devenir le directeur de la photographie attitré des grands noms du cinéma britannique de l’époque, tout particulièrement Michael Powell et Emeric Pressburger qui lui furent très fidèles et qui lui permirent, avec le Narcisse noir, en 1947, de décrocher l’Oscar de la meilleure photo, en couleur.

Surnommé, alors, « le maître du Technicolor », Jack Cardiff s’installe à Hollywood et collabore à de nombreuses productions, souvent restées célèbres : les Amants du Capricorne, où il retrouve Hitchcock, l’Odyssée de l’African Queen de John Huston, la Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz, j’en passe et des meilleurs, tel, en 1958, les célèbres Vikings de Richard Fleischer avec Kirk Douglas et Tony Curtis, le film que vous allez voir dans un instant n’est pas sans (légèrement) rappeler ! D’ailleurs, c’est juste après le tournage des Vikings que Cardiff deviendra réalisateur, tout en poursuivant sa carrière de directeur de la photographie.

Les Drakkars est son sixième film, vous y reconnaîtrez Richard Widmark en guerrier viking entêté et courageux, ainsi que Sidney Poitier en sultan maure, tout aussi entêté mais terriblement cruel. A leurs côtés, Russ Tamblyn dans un rôle de jeune viking amoureux, très éloigné de son personnage de Tom Pouce chez George Pal ou de chef des Jets dans West Side Story, trois ans plus tôt.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES VIKINGS (1958) (Ce n’est pas une cloche d’or que convoitent les Vikings, mais l’Angleterre toute entière. Les moyens, violents et cruels, sont pourtant les mêmes !) ou encore LA RUÉE DES VIKINGS (1961) (L’ère viking revue et corrigée par Mario Bava, avec, en plus, la Française Françoise Christophe dans le rôle de la reine Alice.).

Pour tout vous dire, Richard Widmark qui venait de participer à la Conquête de l’Ouest, la superproduction de la Metro-Goldwyn-Mayer en Cinérama, avait tout d’abord refusé le rôle de ce fier viking aventureux. Il ne revint sur sa décision que lorsqu’il comprit que Sidney Poitier, son partenaire (débutant) dans la Porte s’ouvre, le drame social et antiraciste que Joseph L. Mankiewicz avait tourné une quinzaine d’années auparavant, était, lui aussi, de la partie. Depuis, Sidney Poitier avait participé à une vingtaine de films, dont les très engagés Graine de violence de Richard Brooks, l’Homme qui tua la peur de Martin Ritt ou la Chaîne de Stanley Kramer, mais on ne l’avait pas encore vu dans Devine qui vient dîner du même Stanley Kramer ou dans Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison. Un an après les Drakkars, les deux comédiens se retrouveront dans Aux postes de combat, un film antimilitariste de James B. Harris, Widmark en rigide capitaine de destroyer américain et Poitier en journaliste libéral.

Comme les deux héros du film, vous n’avez sans doute pas résisté aux charmes de la belle Aminah la sultane, incarnée par la pulpeuse (et italienne) Rosanna Schiaffino. Miss Ligurie à 14 ans, actrice à 17, sa carrière fut presque exclusivement transalpine. Coproductions franco-italiennes obligent, elle fut, aussi, petite fille de la Marquise de Sévigné dans La Fayette de Jean Dréville, amoureuse de Jean Marais dans le Miracle des loups, version André Hunebelle, et rivale d’Edwige Feuillère dans le premier sketch du Crime ne paie pas de Gérard Oury. N’oublions pas, non plus, son apparition en capricieuse diva des studios de Cinecitta dans Quinze jours ailleurs, le drame de Vincente Minnelli, avec Kirk Douglas et Cyd Charisse.

Enfin, les plus scientifiques d’entre vous auront noté que l’or, comme le plomb, étant un métal mou, une cloche en or massif ne saurait résonner comme on tente de nous le faire croire dans ce film. Si ce n’était que ça ! Non seulement, cette bruyante cloche – souvent qualifiée de « gros bourdon » – est en or massif mais, comme le précise Richard Widmark dès les premières minutes, le précieux métal était venu de tous les coins du monde, offert par de généreux donateurs, au rang desquels prenaient place quelques valeureux guerriers des croisades... qui ne débuteront que deux siècles plus tard !

2 heures de pure bonheur en regardant Les Drakkars car c'est un véritable film d'aventures avec un grand A ; on se moque des nombreuses invraisemblances car un film comme Les Drakkars ne se regardent pas pour sa vérité historique mais pour les péripéties de ses héros et ici ...

Le viking Rolf est le seul survivant du naufrage de son drakkar. Il échoue sur les côtes de l'Ouest de l'Afrique et entend parler du fameux bourdon de Byzance, la "Mère des voix", une cloche de plusieurs tonnes en or massif. Un sultan maure la convoite également et le fait ...

Considéré comme le meilleur directeur photo du monde, Jack Cardiff s'est essayé à la mise en scène et signa une douzaine de films de façon un peu académique, mais se distingua à 2 ou 3 reprises avec le Jeune Cassidy (oeuvre de John Ford, qu'il termina), le Liquidateur, ...