LE CHRIST S'EST ARRÊTÉ À EBOLI en VOD
- De
- 1980
- 146 mn
- Drame
- Italie | France
- Tous publics
- VM
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Le Christ s'est arrêté à Eboli. Le titre est accrocheur et mystérieux. Qui y a-t-il au delà de cette ville du Sud de L'Italie et qu'est ce qui fait que même le Christ ne voulut pas aller plus loin ? Ce titre métaphorique donne finalement la réponse : au delà il n'y a rien. Enfin si, il y a des gens, des paysans le plus souvent, mais vivant dans la pauvreté et la précarité. Personne ne se préoccupe de leur sort, surtout pas le gouvernement fasciste des années 30, époque à laquelle se déroule l'action du récit. Au-delà d'Eboli c'est encore l'Italie, et pourtant, on a l'impression d'être projeté dans un autre monde, un monde oublié du progrès, un monde qui semble être resté à l'époque moyenâgeuse, et perçu à ce titre comme une prison à ciel ouvert par les gouvernants qui y envoient leurs opposants.
Cette découverte de ce monde oublié, le médecin Carlo Levi, incarné à l'écran par le grand Gian-Maria Volonté, l'a vraiment connu. A cause de ses écrits antifascistes, il est exilé de force dans une région aride du sud de l'Italie où il doit soigner une population décimée par la maladie et notamment la malaria. Il s'attache à ces gens que le reste de l'Italie ignore et devient une figure locale reconnue. Lorsque son exil s'achève, il honore la promesse qu'il avait faite à la population locale, faire connaître leur existence. Il rédige un livre intitulé Le Christ s'est arrêté à Eboli dans lequel il relate cette expérience qui aura changé sa vie. Le livre bouleverse l'Italie. Mais la qualité littéraire du texte fait que son roman aura un retentissement mondial, et le livre sera traduit dans plus de 35 langues.
Adapter ce roman représentait une gageure certaine. Mélange d'impressions personnelles, de réflexions sur le monde, de descriptions quasi journalistiques, ce n'est pas à proprement parler une œuvre narrative, plutôt une sorte de journal intime. Il fallait tout le talent de Francesco Rosi pour parvenir à retranscrire à l'écran l'ouvrage. Sans doute le cinéaste voyait il dans ce médecin qui était aussi artiste, puisqu'il écrivait et peignait, une sorte d'alter ego, lui réalisateur de film toujours préoccuper à montrer la vie de l'Italie et à dénoncer les injustices qui rongent son pays.
Dans le même genre vous pouvez trouver LE REGARD D'ULYSSE (Theo Angelopoulos filme l'errance d'un homme seul, un cinéaste, à la recherche de bobines de films perdues. Il va errer dans l'ex-Yougoslavie décimée par la guerre. Une méditation sur le devenir du monde vu par un intellectuel en errance.) ou encore LE JARDIN DES FINZI-CONTINI (Cette fois ci, ce sont de jeunes juifs aisés qui semblent être coupés de la réalité italienne... ils jouent au tennis, s'amusent, s'aiment, pendant ce temps, le gouvernement fasciste prend des mesures de plus en discriminatoires à l'égard de leur communauté.).