LA VÉRITÉ SUR BÉBÉ DONGE en VOD
- De
- 1952
- 111 mn
- Drame
- France
- Tous publics
- VF - HD
1 MIN AVANT
« Ce qui s’installe sans être éprouvé est comme s’il n’était pas. » Voilà ce que dit l’exergue du film d’Henri Decoin, La Vérité sur Bébé Donge, d’après Simenon. Cette citation du philosophe Vladimir Jankelevitch donne la tonalité d’un récit tout entier fondé sur les ravages que cause l’absence d’émotion et de sentiments au sein d’un couple et d’une famille. C’est précisément la comédie des apparences qu’avait voulu montrer Georges Simenon dans son roman dont l’adaptation a été écrite de main de maître par Maurice Aubergé.
A travers une succession de retours en arrière, le film fait le récit de ces années « heureuses et glacées », pour reprendre l’expression terrible employée par Elisabeth, alias Bébé Donge, incarnée par Danielle Darrieux, celle par qui le scandale arrive. Face à elle, son mari François Donge, homme à femmes et homme d’affaires, joué par Jean Gabin qui tournait ainsi pour la première fois sous la direction de Decoin. Autour de ce couple, la sœur de Bébé, leur mère et le frère de François, notamment, soit une famille bourgeoise où le non-dit est la règle.
Quand Decoin en 1952 tourne La Vérité sur Bébé Donge, c’est en fait la troisième et dernière fois de sa carrière qu’il adapte un roman de Georges Simenon, après Les Inconnus dans la maison en 1942 puis L’Homme de Londres l’année suivante. Si le roman et le film diffèrent à bien des égards notamment dans leur construction, il s’avère que Decoin et Aubergé ont su retranscrire les intentions profondes de Simenon lequel avait écrit en introduction de La Vérité sur Bébé Donge, la phrase suivante, je cite : « N’arrive-t-il pas qu’un moucheron à peine visible agite davantage la surface d’une mare que la chute d’un gros caillou ? ». Ce pourrait être d’ailleurs le pojnt de départ de chaque roman de Simenon.
Dans le même genre vous pouvez trouver FEUX ROUGES (Les deux films sont des transpositions cinématographiques réussies de l'univers très particulier des romans de Simenon et de leur personnages toujours au bord des gouffres.) ou encore MERCI POUR LE CHOCOLAT (Isabelle Huppert, comme Danielle Darrieux, empoisonne son mari, cette fois devant la caméra de Chabrol).