L'ADIEU

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Faire le deuil de ses proches quand ils meurent est une terrible épreuve. Elle se complique forcément quand une mort s'annonce à l'avance, déclenchant un compte à rebours si compliqué à appréhender qu'il peut déclencher un déni. 

C'est tout l'enjeu de L'adieu, où les membres d'une famille asiatique immigrée à New York décident quand ils apprennent que l'une de leurs aïeules qui vit encore en Chine, est atteinte d'une maladie incurable, de lui cacher la vérité, autant par déni que pour que cette grand-mère vive en paix ses derniers jours. Plus encore quand doit se tenir un mariage, moment heureux par essence. 

Tout est contraste dans L'adieu : à l'image des deux cérémonies - une noce et des funérailles - qui le jalonnent, Lulu Wang associe des registres à priori contraires, la comédie urbaine et le mélo familial. Mais aussi des racines chinoises (la place des seniors dans une famille, le rapport au matériel...) aux fondamentaux d'un cinéma indépendant américain. Une réussite quand à travers une histoire de mensonge organisé, c'est les vérités de vies chamboulés par d'insondables entre-deux, du fossé qui se creuse entre les générations aux mutations dues à la mondialisation, qui s'impose.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SÉJOUR DANS LES MONTS FUCHUN (Une autre chronique familiale chinoise) ou encore LE RIRE DE MADAME LIN (Un autre film sur la place des seniors dans la famille chinoise).

L'entrée en matière de L'adieu prévient à la fois sur le ton et l'origine du film de Lulu Wang. C'est un carton qui indique : « Cette histoire est tirée d'un vrai mensonge ». Wang s'est effectivement inspirée du choix de sa propre famille de cacher à sa grand-mère qu'elle était atteinte d'un cancer diagnostiqué en phase terminale. Un secret qui s'est immiscé encore plus loin, cette grand-mère étant encore vivante quand la réalisatrice a mis en chantier son film. Elle était même présente, lorsque le tournage à commencé.  

Si les détails du scénario lui avaient été cachés, elle se rendit compte des traits communs de certains personnages avec ceux des membres de sa famille. Plus encore quand Shuzhen Zhao, l'actrice qui joue son rôle, insista pour la rencontrer. Wang n'a pourtant pas dévoilé le pot aux roses, lui confiant que L'adieu s'inspirait bien d'elle et ses proches, mais pour parler de l'immigration asiatique en Amérique. La vérité n'a éclaté qu'une fois le film sur le point de sortir en Chine, la malade découvrant dans la presse sa véritable source.  

Elle n'aurait très bien pu jamais rien n'en savoir quand L'adieu a été un film particulièrement difficile à produire. Les financiers chinois intéressés trouvaient que l'esprit était trop américain, et leurs homologues américains tiquaient sur l'idée d'un casting intégralement asiatique... Tenace, Lulu Wang, testa son scénario en en lisant une partie dans une émission de radio, This american life qui tapa dans l'oreille de Chris Weitz, l'un des réalisateurs d'American Pie, mais aussi producteur qui grimpa à bord du projet. Avec raison : L'adieu s'est avéré l'un des films les plus rentables de 2019, avec une moyenne de spectateurs par séances plus importante que des blockbusters comme Avengers : Endgame.

Citation de Jacques Attali Je promets de ne faire aucunes blagues sur le coronavirus, même si c'est tentant, très tentant, Ah et je spoile pas mal aussi Parler de l'Adieu n'est pas d'une simplicité, car tout dans sa narration, sa réalisation et dans sa façon d'aborder des ...

L'adieu c'est un film tout en finesse porté par des acteurs formidables. Rien que ça déjà c'est pas mal. C'est aussi un film dont la plupart des protagonistes ont le cul entre deux chaises, expatriés aux racines coupées, fiers de leur héritage chinois mais plus vraiment ...

Une émigration imposée à une petite fille par ses parents loin du pays natal, une bourse refusée à cette petite fille devenue étudiante, une maladie incurable et fatale annoncée à l’entourage de sa grand-mère restée au pays, un voyage refusé par les parents au prétexte ...