JANE B PAR AGNÈS V

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Voilà un film difficile à classer. Biographie filmée, documentaire, fiction fantastique ou encore un savant mélange de tout cela, chacun finalement se fera sa propre idée de la catégorie dans laquelle il souhaite intégrer Jane B. par Agnès V. Inclassable serait encore et très probablement le terme le mieux adapté pour décrire le film réalisé par Agnès Varda sur Jane Birkin. L’on y voit cette dernière se confier à la cinéaste dans une liberté de ton qui témoigne de l’aisance qu’elle a pu ressentir vis-à-vis de celle qui la filmait, mais aussi des petits jeux de fictions et de déguisements instaurés par Agnès Varda dans le but de transformer sa muse temporaire en d’autres Jane que Birkin. La Jane de Tarzan par exemple, ou encore Jeanne d’Arc voire Calamity Jane, sans oublier la Jane de Gainsbourg qui fut peut-être le personnage le plus abouti ou en tout cas le plus marquant dans la vie de Jane B.
Mais les jeux en question ne se limitent pas à la multiplicité des Jane et voient la réalisatrice investir sa comédienne de personnages tels Stan Laurel, l’éternel maladroit du tandem Laurel et Hardy, Marilyn Monroe dans ce qu’on pourrait appeler un vibrant hommage à la légendaire star hollywoodienne, et puis quelques autres, le tout permettant à Jane Birkin de changer de tête et de rôles méritant ainsi le qualificatif de Femme au miroir mouvant qui lui fut attribué par la cinéaste.
Mais Jane Birkin n’est pas seule à l’image dans Jane B. par Agnès V. Elle est entourée d’une pléiade d’acteurs qui la portent, la valorisent et la mettent en situation. Parmi ceux-ci, Jean-Pierre Léaud, Philippe Léotard, Alain Souchon, Serge et Charlotte Gainsbourg, Laura Betti, Mathieu Demy ou encore Farid Chopel, sans oublier Agnès Varda elle-même.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JE SUIS VENU VOUS DIRE (Dans ce film de Pierre-Henry Salfati, le spectateur découvre un Serge Gainsbourg inédit, comme il le fait pour Jane Birkin dans le film d'Agnès Varda.) ou encore I'M STILL HERE (Ce film réalisé par Casey Affleck s'intéresse à l'acteur Joaquin Phoenix et lui fait jouer ce qu'il n'est pas.).

Agnès Varda a connu la célébrité au début des années soixante grâce à son film Cléo de 5 à 7 qui raconte l’histoire d’une jeune femme qui va vivre 90 minutes d’une grande intensité dans l’attente des résultats d’une analyse médicale. Une œuvre montrée dans les ciné-clubs et les cinémathèques un peu partout dans le monde et que les Anglo-saxons qualifièrent de Left Bank Film, soit de film Rive-gauche. Une façon comme une autre d’intellectualiser un cinéma français original qui ne ressemblait à rien de ce que l’on pouvait imaginer outre manche, et encore moins outre-Atlantique. Suivirent d’autres films marquants comme Le Bonheur, Les Créatures ou encore Sans toit ni loi.
Mais Agnès Varda ne se laissa jamais enfermer dans un genre cinématographique précis et encore moins dans les exigences du succès commercial, choisissant plutôt comme marque de fabrique la liberté totale d’expression et utilisant le langage cinématographique tel un outil au service de cette liberté justement. Dans cet esprit elle tourna aussi bien des films de fiction que des documentaires, des longs métrages mais aussi des courts quand l’envie lui prenait, des films sur le cinéma comme Les cent et une nuits de Simon Cinéma, d’autres sur Jacques Demy tels Jacquot de Nantes et L’Univers de Jacques Demy, et puis celui sur Jane Birkin que vous venez de regarder.
Et pourquoi pas ? Après tout Miss Birkin fut un personnage emblématique du swinging London des années soixante remarquée entre autres pour sa brève mais mémorable apparition dans le film de Michelangelo Antonioni Blow Up, avant de s’installer en France où elle deviendra la compagne et muse de Serge Gainsbourg. Chanteuse, actrice, égérie de la marque Hermès qui créa au milieu des années 80 le Birkin Bag, le Sac Birkin, détentrice d’un prix d’interprétation au Festival de Venise, la dame valait bien un film et ce fut chose faite avec Jane B. par Agnès V. A noter qu’Agnès Varda fit tourner Jane Birkin dans deux autres de ses films Kung-Fu Master et Les Cent et une nuits de Simon Cinéma dans lequel se produisait également et entre autres, un certain Leonardo DiCaprio.

Pour fêter les 40 ans de son amie Jane Birkin, Agnès Varda la filme sous toutes les coutures. Déclaration d'amitié par les puissances du cinéma, Varda assoit sa fraîcheur inventive, stimulée par une muse, sublime. Birkin en sylphide. ...

C'était très intéressant. J'ignore dans quelle mesure ce portrait est authentique et fidèle à Jane, n'empêche que ça reste là un documentaire assez passionnant à suivre. De par le concept : Jane et Agnès qui se mélangent. Ça part très loin, mais c'est cohérent. Agnès ...

La sortie triomphale de Sans toit ni loi vaut à Agnès Varda des lettres de remerciements d'admirateurs, dont une certaine Jane Birkin ; les deux femmes vont se rencontrer, et il va en être tiré ce documentaire sur le passage à la quarantaine de l'actrice, qu'elle vit assez ...