BLASTFIGHTER, L'EXÉCUTEUR en VOD
- De
- 1984
- 85 mn
- Aventure / Action
- France | Italie
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
Dans la première moitié des années 80, le cinéma d’exploitation italien, alors en début de désuétude, se lance à pellicules perdues dans des copiés-collés foutraques des gros succès américains du moment. C’était le temps béni du cinéma bis déjanté via avec des sous-Mad Max mâtinés de sous-New York 1997 (2019, après la chute de New York, Les Guerriers du Bronx), des expériences filmiques improbables mixant La Guerre du feu et La Guerre des étoiles (Yor, le chasseur du futur) ou des ersatz de Conan le Barbare en version méga kitsch (Ator, Thor le Guerrier). Sans oublier quelques tentatives de marcher de façon pataude sur les traces de Rambo.
Sur une période de cinq ans (1982-1987), naissent ainsi au pays de Terence Hill et Bud Spencer, une quinzaine de films plus ou moins inspirés par les deux premiers Rambo (le troisième ayant été produit en 1988). Avec des pellicules évidemment moins glorieuses que Stallone en mode pétage de plomb. Voir Strike Commando de Bruno Mattei, la trilogie des Thunder, Le Guerrier rebelle, Striker ou encore Mission finale entièrement tournés en Nanar-ôrama. Des films collectionnés à l’époque en VHS par un certain Sage Stallone, le propre fils de Sylvester, qui s’amusait à titiller son père en lui affirmant que ces sous-Rambo italiens étaient bien meilleurs que les siens !
Dans le lot de ces Rambo de pacotille, un seul sort vraiment du lot : Blastfighter. Parce qu’un peu mieux réalisé que tous les films bis précités. Une authentique série B à l’ancienne en quelque sorte. Avec un pitch reprenant presque celui du premier Rambo. Soit un homme qui, revenu dans son village natal, est confronté à ses habitants alors qu’il ne désire que paix et tranquillité. Avec, comme dans Rambo, une deuxième partie percutante sur fond de règlements de compte et de gunfights dans une forêt des Appalaches ou errent des braconniers teigneux.
Prévu à l’origine pour le réalisateur Lucio Fulci, lui même occupé à mettre en boîte un sous Mad Max (2072, les mercenaires du futur), Blastfighter échoue à Lamberto Bava, le fils du mythique Mario Bava, également père du cinéma fantastique italien lorsqu’il réalisa le sublime Le Masque du démon en 1960. Après avoir été assistant de son aïeul des les années 60, Lamberto prend donc la relève en signant des films dans l'esprit du cinéma bis italien de genre des années 80. Notamment Apocalypse dans l’océan rouge, La Maison de la terreur et les très sanglants Démons 1 et 2 produits par Dario Argento.
Tourné dans la même forêt que le Délivrance de John Boorman, Blastfighter est considéré par les spécialistes du cinéma de Lamberto Bava (qui signe sous le pseudonyme américanisé de “John Old Jr” pour que le film s'exporte plus facilement dans le monde) comme étant l'un de ses meilleurs travaux. Toutes proportions gardées bien sûr. Après une première partie plus ou moins calme, les cascades, bagarres à mains nues et chasse à l’homme (avec un hélicoptère, comme dans Rambo) se succèdent jusqu’à un duel final dans la grande tradition du western américain. Avec en guise de Stallone local, le transparent Michael Sopkiw, ex-mannequin devenu acteur sans vraiment le vouloir et qui, après avoir trois films bis en Italie s'est lancé dans l’étude des plantes médicinales.