ALPS

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Attention, ne surtout pas se fier aux apparences. S'il y a bien une leçon à retenir de la filmographie du réalisateur Yórgos Lánthimos, c'est celle-ci : en apparence, mais en apparence seulement, le cinéma du réalisateur grec, devenu figure incontournable du Septième Art des années 2010, a bien changé au fil des années. Hier totalement arty, désormais taillé pour les grandes cérémonies, comme celle des Oscars, dont il est un habitué. Pourtant, non, point de trahison ou de revirement : Yórgos Lánthimos fait toujours du Yórgos Lánthimos.

Ainsi, Alps : quatre personnes (une infirmière, un conducteur d'ambulance, une gymnaste et son entraîneur) ont créé une sorte de troupe d'acteurs qu'ils ont appelé Alps par ironie car selon eux, aucune montagne ne peut réellement se substituer à une autre montagne. Comme l'écrit Télérama au sujet de l'oeuvre du cinéaste, hier comme aujourd'hui, "il s'agit toujours de faire danser les corps, les assembler, les transformer, tenter des trucs et regarder tout cela se déployer dans un lieu plus ou moins clos". Alps, son quatrième long, ne déroge pas à cette règle.

Dès son second long-métrage - Kinetta en 2005 - Yórgos Lánthimos montre sa fascination pour ce qu’on pourrait qualifier de spectacle du genre humain. Dans un hôtel grec, hors saison, une femme de chambre, un homme obsédé par les BMW et un vendeur de photos tentent de filmer et de photographier diverses luttes mal jouées entre un homme et une femme. Alps pousse le bouchon encore plus loin : dans ce film, des comédiens jouent les rôles de personnes décédées auprès de leurs proches, afin de les accompagner dans leur deuil. Une nouvelle mise en scène de la vie et de la mort.

Télérama, encore, au sujet de Alps : "les notions de psychologie volent en éclats dans ce jeu de rôles troublant, parfois désopilant. Le film court-circuite toutes sortes de discours obligés, de normes sociales et de codes esthétiques, en les remplaçant par une forme singulière de non-sens. Il ne tient peut-être pas toutes ses promesses. N'empêche : chacune ou presque de ses séquences recèle une idée, qui nous le rend captivant". C'est aussi cela, le cinéma, le génie même de Yorgos Lanthimos. Un cinéma qui tente, qui échoue, réussit, tente de nouveau. C'est ce qui le rend fascinant, peut-être même indispensable.

J'ai connu Yorgos Lanthimos par l'inoubliable "Canine" et je l'ai retrouvé sans savoir que c'était également de lui avec l'absolument épatant "The Lobster", c'est donc cette fois-ci par envie choisie d'approfondir son œuvre que j'ai visionné Alps. On entre ici dans un sujet ...

Alps est sans doute le film le plus étrange et le plus terne vu depuis longtemps. Alps est un film d'ambiance qui navigue entre poésie macabre et absurdité des situations. Pas exempt de défauts, il laisse néanmoins des images qui s'impriment durablement dans la tête. Alps, ...

L'image est sombre, pas éclairée, triste à pleurer. Le cadre est précis, le hors-champ affirmé. Alps est un film étrange et cohérent, maîtrisé, assumé. Ce n'est pas une entreprise, pas une secte non plus, c'est un petit groupe, très petit groupe, sous la direction d'un ...