WE BLEW IT

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Spécialiste incontesté du cinéma américain en général, le journaliste, critique et historien de cinéma Jean-Baptiste Thoret propose avec son film documentaire We Blew It un voyage très personnel au sein de cette cinématographie.  Tourné en 2016 en pleine campagne électorale américaine, on y retrouve en filigrane cette question pour le moins décapante et iconoclaste : comment sommes-nous passés d’Easy Rider à Donald Trump ?

« We blew it »,  autrement dit « On a tout foiré », c’est la réplique prophétique  que répète d’une manière presque incantatoire Peter Fonda lors d’un dernier feu de camp dans Easy Rider le très emblématique film réalisé en 1969 par Dennis Hopper. Tel est bien le paradoxe dont Easy Rider et les road movies des années 70 eurent la préscience, lorsque démarre le tournage de ce film, la décennie fastueuse du rock et du pop art brûle de ses derniers feux. Les Etats-Unis s’embourbent au Vietnam et les espoirs révolutionnaires de la contre-culture tournent court.

Jean-Baptiste Thoret résume ainsi la problématique de son film, à travers une question centrale : comment est-on passé de cette « ligne de haute marée » des années 60 évoquée par Hunter Thompson dans Las Vegas Parano à ce moment où précisément la « vague a fini par se briser avant de redescendre » ? Les réponses de Michael Mann, Paul Schrader, Tobe Hooper et Peter Bogdanovich, entre autres, c’est maintenant !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver VOYAGE À TRAVERS LE CINÉMA FRANÇAIS (Bertrand Tavernier revisite l'histoire du cinéma français avec son regard et sa sensibilité, comme le fait Jean-Baptiste Thoret pour le Nouvel Hollywood) ou encore AMERICA (Claus Drexel avec ce documentaire plonge littéralement dans l'Amérique de Trump en allant à la rencontre de ses soutiens comme de ses opposants).

Ce n’est pas la première fois que Jean-Baptiste  Thoret s’intéresse ainsi à l’histoire du cinéma américain, loin s’en faut. A l’écrit, il est notamment l’auteur d’un ouvrage de référence Le Cinéma américain des années 70 et d’une douzaine de monographies consacrées à John Carpenter, Tobe Hooper et Michaël Cimino, entre autres. Si We blew it est son premier film pour le cinéma, il a réalisé auparavant deux autres documentaires pour la télévision dont l’un intitulé En ligne de mire est consacré à la guerre au cinéma.

En entreprenant un voyage aux Etats-Unis pour réaliser son film, le journaliste et historien s’est mis dans les pas du cinéma lui-même.  De fait ce « Nouvel Hollywood » auquel il s’intéresse ici est né deux fois avec le road movie : en 1967 avec Bonnie and Clyde d’Arthur Penn puis deux ans plus tard avec Easy Rider de Dennis Hopper. Comme si décidément prendre la route constituait encore et toujours le meilleur moyen de tester la pérennité du rêve américain, ses échecs, ses limites et ses succès.

Et de fait, les plus grands cinéastes de ce « Nouvel Hollywood » firent leur premières armes sur le bitume à l’instar de Scorsese avec Boxcar Bertha, Coppola et Les Gens de la pluie, Ashby et sa Dernière corvée ou bien Cimino avec Le Canardeur et Rafelson et ses Cinq pièces faciles. Avec ce film, Jean-Baptiste Thoret montre combien une fois encore le cinéma américain fait partie intégrante d'un roman national qui ne cesse de s’écrire au fil de l’actualité comme au fil des films.

Film élégant et réfléchi, "We blew it" prend le temps de s'installer, n'ayant peur ni de la longueur ni de l'immobilité des plans, ni de s'attarder sur des visages et des silences. Traités à égalité (du grand cinéaste à la supportrice pro-Trump) par une caméra jamais ...

Pile un an après l’élection de Donald Trump, Jean-Baptiste Thoret sort en salle un documentaire pour le moins particulier, sur forme de road-movie partant sur les routes de la contre-culture américaine, avec pour dessein d’exposer une filiation entre les 60’s et l’ère ...

We Blew It est plus qu’un documentaire, c’est un film à part entière, qui fera sans aucun doute date dans l’histoire du cinéma. Le film s’ouvre sur la fameuse scène énigmatique d’Easy Rider (réalisé par Dennis Hopper, en 1969), où Peter Fonda sort « We Blew It ...