UNE VIE VIOLENTE

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Il ne doit pas revenir en Corse où sa tête est mise à prix. Il ne doit pas. Mais au nom du respect du aux morts, il va effectuer ce voyage vers le passé.  

« Une vie violente » est le second long métrage de Thierry de Peretti, cinéaste d’origine corse qui s’est fait un nom en évoquant les laideurs de l’île de Beauté. En l’occurrence il y évoque les guerres fratricides qui ont opposés les clans nationalistes. 

Le film est sorti en 2017 et retrace les grandes lignes du destin tragique  d’une figure de la clandestinité, incarné par Jean Michelangeli. On retrouve au générique Cedric Apietto, un des acteurs les plus brillants de la nouvelle génération corse. « Une vie violente » est autant un état des lieux politiques que cinématographique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE TRAITRE DE MARCO BELLOCCHIO (2019) (Comment un membre de Cosa Nostra cherche à s'extraire de la famille et devient un paria, puis un traître. Le grand retour de Marco Bellochio dans un film qui relate la fin de l'omerta et le retour honteux d'un homme vers une forme de neutralité morale.) ou encore LE SILENCE D'ORSO MIRET (2004) (Se taire c'est être complice, mais parler c'est trahir l'honneur. Un film sur la contradiction entre le devoir et la nécessité de rester au sein du groupe. Une histoire corse où taire le nom de l'assassin revient à se tuer soi-même.).

Thierry de Peretti, né à Ajaccio en 1970, entremêle ses cultures corses et françaises. Il est des deux côtés des rives de la Méditerranée, et contribue par l’art, à les rapprocher. Acteur remarqué, incarnant des textes du répertoire, on l’a vu au cinéma sous la direction de Chéreau, Aghion, Bonello et Assayas. Il passe ensuite à la réalisation avec « Les Apaches » , puis, après « Une vie violente », il est allé ausculter la République française et ses compromissions dans « Enquête sur une affaire d’Etat » (2021).  

L’homme a la culture tragique, la grecque, celle qui allie les passions individuelles aux cruautés des engagements politiques. C’est ainsi qu’ « Une vie violente » évoque la courte vie de Nicolas Montigny, abattu à 27 ans par des tueurs du milieu, parce qu’il militait pour l’organisation « Armata Corsa » qui se battait aussi contre les gangs. 

Le film, comme "Les Apaches" qui l’a précédé, a été montré à Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique. Il a consolidé aux yeux du cinéma français la place singulière du cinéaste corse qui, dans la foulée des Costa ou des Boisset, voire des Pietri, met au coeur de son cinéma la justice plutôt que la morale, la politique plutôt que le romantisme, pour mieux dénoncer les fureurs de son temps.

L’acteur et réalisateur Thierry de Peretti, natif d’Ajaccio, signe ici son deuxième long-métrage, construit sur un ample flash-back qui se referme en rejoignant puis en dépassant son point de départ. Un préambule écrit nous rappelle la naissance des mouvements de dissidence ...

Cela fait désormais plus d'un mois que je me balade avec cette "Vie violente" dans la tête. Pas un jour ne passe sans que je repense à ce chœur antique des femmes à la fois désopilant et déchirant, à cet interminable plan-séquence de fin qui fait monter les larmes, à ...

Pénétrer l’inextricable contexte du militantisme insulaire : tel est l’objectif ambitieux de Thierry de Peretti dans cette vaste fresque sur la Corse du début du XXIème siècle. Alors que les scissions se multiplient, l’engagement d’une jeune recrue pose une question ...