BASTILLE DAY en VOD
- De
- 2016
- 88 mn
- Aventure / Action
- France | Royaume-Uni | Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Coproduction multinationale entre la France, le Royaume-Uni, le Luxembourg et les États-Unis, Bastille Day cherchait sans l’ombre d’un doute à dialoguer, à travers son récit de thriller d’action, avec l’actualité française de l’époque. Rappelons qu’en 2016, la France connaît une période trouble avec les manifestations contre la « loi Travail », théâtres de nombreuses violences policières auxquelles le film semble faire référence. Malheureusement, c’est aussi l’actualité qui va rayer le film de la carte : sorti en salles le 13 juillet, il est retiré des écrans trois jours plus tard pour cause de similitudes avec l’attentat perpétré le 14 à Nice, en marge de la Fête Nationale.
Réalisé par James Watkins, qui avait déjà orchestré le retour de la Hammer avec La Dame en Noir, le film tire d’abord son épingle du jeu grâce à son scénario, tout en imbroglios et retournements en cascades, condensés sur une heure et demie. Deux jours avant les festivités du 14 Juillet, Zoé, une activiste d’extrême-gauche, est chargée de poser une bombe dans le QG d’un parti nationaliste. Problème : Michael, un pickpocket américain hors-pair, lui vole son sac à main avant de le jeter dans une poubelle. La bombe explose finalement en plein Pigalle, tuant plusieurs civils. C’est le début d’une traque sans merci impliquant jusqu’au Ministre de l’Intérieur en personne, mais aussi Sean Briar, un agent de la CIA bourru et insolent, qui va vite mettre à jour un complot retors.
Deux ans avant Mission Impossible : Fallout, le film fait déjà le pari d’investir directement les rues de la capitale, plutôt que de les reconstituer sagement en studio. En résulte un délicieux parfum d’authenticité qui nous rappelle le potentiel cinématographique de Paris, finalement peu exploité dans le genre du film d’action. Les rues bondées du nord de la ville évoquent sans peine celle du Bronx ou de Chinatown et s’avère un terrain de jeu idéal pour une filature haletante, qui passe aussi par les toits pour rendre hommage aux plus belles pirouettes de Jean-Paul Belmondo dans Peur sur la Ville.
Autre atout, et pas des moindres : un casting solide qui confronte deux poids lourds du cinéma et de la télévision hollywoodienne, Idris Elba et Richard Madden avec d’autres personnalités moins fréquentes dans ce genre de productions. Citons pêle-mêle la très classe Kelly Reilly (vue dans Eden Lake, du même réalisateur), la révélation québécoise Charlotte Le Bon, le futur césarisé Arieh Worthalter et même un José Garcia surprenant en premier flic de France à tendance autoritaire. De facture plutôt classique, Bastille Day se distingue toutefois du tout-venant de l’action grâce à ce genre de prise de risques.