BONHEUR ACADÉMIE en VOD
- De
- 2017
- 71 mn
- Comédie
- France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
Les deux réalisateurs de Bonheur académie, Alain Della Negra et Kaori Kinoshita viennent de l’univers des arts plastiques et mélangent avec constance les codes de la fiction et ceux du documentaire. Comme ils l’avaient déjà entrepris avec avec un film précédent remarqué, The Cat, the Reverend and the Slave, soit une évocation de la vie de quelques Américains du Nord sur le site de réalité virtuelle « Second Life », sorti en 2010. Quels rapports entretiennent l’imaginaire et la réalité, tell est la question centrale qui semble donc occuper ces deux créateurs, et singulièrement quand l’un et l’autre s’observent mutuellement.
Cette fois, les deux compères ont décidé de s’immerger dans l’univers de Raël lequel croit dur comme fer aux extraterrestres et à leur venue imminente sur terre. On se souvient de la façon dont Xavier Giannoli dans son film Quand j’étais chanteur s’était moqué de ce prophète autoproclamé, à travers un récit drolatique raconté par Gérard Depardieu à Cécile de France au sommet d’un mont d’Auvergne, lieu supposé d’un « contact » avec des créatures venues d’ailleurs. Ici, le film nous emmène en Croatie, dans un « summer camp » où des acteurs professionnels, Laure Calamy en tête, se mêlent aux membres de la secte.
Bonheur académie décrit donc en détails le quotidien de ces femmes et des hommes entre conférences par visio-conférence du gourou, séances de « relaxation cosmique », fêtes déguisées et autres animations diverses et variées. Le tout au grand soleil, dans une résidence de luxe et sur fond d’attouchements charnels permanents et encouragés. Les deux réalisateurs observent ces pratiques et tentent d’en capter sinon l’essence du moins la nature. Quel monde imaginaire construisent donc ces sectateurs ?
La présence d’acteurs renforce cet effet de miroir. Au bout d’un monde, personne ne joue plus et pourtant tout le monde se met en jeu. Comédiens, cinéastes, membres de la secte, chacun a évidemment son point de vue mais les barrières finissent par tomber. Et même littéralement
puisque, dans une scène cruciale et signifiante, tout le monde finit par se jeter à l’eau.