TOUT SIMPLEMENT NOIR

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JP, comédien qui galère, mais activiste à ses heures, veut organiser une grande Marche des Noirs à Paris. Il désire donc rallier à sa cause tous les Noirs connus en France. Claudia Tagbo, Lucien Jean-Baptiste, Fabrice Éboué ou encore Fary, qui voit là une bonne opportunité.

Seulement, JP trouve rarement les mots justes. Maladroit, sans filtre, voire carrément insultant, il entame un périple politique périlleux. Sa première erreur ? Penser communauté et pas individus. Derrière de bonnes intentions, il sème la pagaille dans le milieu artistique et activiste.

Film bien de chez nous qui montre des Français râleurs et jamais d’accord, Tout simplement noir décrasse la comédie avec un humour irrévérencieux et des artistes dont l’autodérision est au service d’un propos hyper intelligent. On n’a pas vu aussi fin et malin depuis longtemps.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver COEXISTER (Dans ce film, Fabrice Eboué, réalisateur et interprète, interroge le vivre-ensemble français, par le biais de la religion, et toujours avec beaucoup d'humour grinçant.) ou encore LES DERNIERS PARISIENS (Si avant de réaliser TOUT SIMPLEMENT NOIR, Jean-Pascal Zadi évoluait dans le milieu du rap, c'est aussi le cas de Hamé et Ekoué, réalisateurs des DERNIERS PARISIENS, membres du groupe La Rumeur.).

D’abord prévu pour sortir en salles le 15 avril 2020, Tout simplement noir a vu sa sortie annulée à cause du confinement décrété mi-mars en France. Son distributeur, Gaumont, a toutefois rapidement annoncé que le film ne serait pas repoussé à long terme mais sortirait à la réouverture des salles. Le 8 juillet 2020, il arrive enfin, plutôt très attendu par un public en manque de rigolade : il sort sur 474 copies et cumule 760.628 entrées, un score remarquable quand on se souvient de la défiance des Français vis-à-vis des salles de spectacles et de cinéma au début du déconfinement.

Tout simplement noir est coréalisé par John Wax et Jean-Pascal Zadi. On considère à tort qu’il s’agit là de la première réalisation de Zadi. Avant cela, il avait sorti, en toute indépendance, Cramé, un moyen métrage de 40 minutes, road movie urbain, en 2008, African Gangster en 2010 et Sans pudeur ni morale en 2011, autoproduit et financé pour la somme dérisoire de 5000 euros. Il sort directement en DVD. C’est aussi un documentariste confirmé puisqu’en 2006, il réalise Des halls aux bacs, docu sur le rap indépendant, et plus tard, African Dream sur le groupe Magic System. Il a également publié Bastos à crédit, un roman qui sort en 2014.

Malgré sa grande expérience artistique et des débuts remarqués dans le rap, Jean-Pascal Zadi a un peu galéré à se faire produire Tout simplement noir. Il a même mis trois ans pour convaincre des producteurs. « On me disait : 'Les Noirs, ça n'intéresse personne’, raconte-t-il au JDD. Une boite de production très connue, dont je tairai le nom pour sauver son honneur m'a même balancé : 'Le projet est sympa, drôle, mais Jean-Pascal n'est pas sérieux, on ne peut pas monter un film sur lui'. Entendre cela m'a fait un peu mal. » C’est son ami et co-auteur Fabrice Éboué qui le présente à Gaumont, société en recherche de tels projets : « Ils avaient une envie profonde de nouveaux récits, de nouvelles formes d'expression ; sans doute parce que la comédie en France tourne toujours un peu autour des mêmes thématiques, avec les mêmes têtes. Ils avaient envie de sang neuf. Je suis arrivé au bon moment. »

Franchement j'avais une mauvaise image du film avant d'aller le voir, notamment parce que l'affiche est juste horrible (le gars avec ses dents, c'est juste pas possible), mais il ne faut pas vendre la peau du film avant de l'avoir vu... et en fait c'est vraiment bon... Je me suis ...

Prendre le racisme à l’envers et le désamorcer, en le plaçant entre les mains de ceux qui en sont d’ordinaire les victimes, l’idée ne manque pas de panache, surtout lorsqu’elle est conçue, écrite, réalisée et jouée par un Noir, rappeur et star du petit écran, ...

Une étonnante surprise que je m'apprêtais, à l'origine, à esquiver. Des extraits visionnés, du thème annoncé frontalement jusqu'à son titre, je sentais venir en bruit de fond un communautarisme victimaire caché sous une bonne couche d'humour vaguement improvisé. Je me ...