SPEAK NO EVIL

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À l’origine de Speak no Evil se trouve un autre film, Ne dis rien, du danois Christian Tafdrup qui signait son 3ème long métrage, présenté en avant-première mondiale dans la section « Midnight » du Festival du film de Sundance 2022. À contrario de son futur remake, le film de Tafdrup prend place en Toscane, et suit une famille danoise. Cependant l’une des différences majeures se situe au niveau du dernier acte, que nous ne garderons bien de révéler. En cela Speak no Evil propose une variation différente d’un concept similaire, à la manière d’autres remakes américaines d’oeuvres étrangères, on pense notamment au remake de Ring par Gore Verbinski.

Derrière ce remake de Ne dis rien, on trouve le producteur Jason Blum et sa boite Blumhouse Productions. Ancien employé de Miramax, la compagnie des tristement célèbres frères Weinstein, Blum fonde sa société en 2000, mais devra attendre la fin de cette décennie pour connaitre son 1er grand succès avec Paranormal Activity, suivi deux ans plus tard d’Insidious de James Wan. Ces deux films vont donner lieu à des franchises lucratives et faire de Jason Blum le pape des productions horrifiques à petit budget. Un succès jamais démenti comme en témoigne ces franchises maisons que sont American Nightmare, Happy Birthdead, Ouija ou les suites alternatives d’Halloween.

À la réalisation de Speak no Evil, on trouve le britannique James Watkins. À l’instar de Christopher Smith, Neil Marshall ou encore Edgar Wright, Watkins fait partie de cette génération de cinéastes britanniques révélés par leurs films d’horreur durant les années 2000. Après avoir était remarqué pour son survival Eden Lake, Watkins change de registre en réalisant pour la mythique Hammer le film d’horreur gothique La dame en noir avec Daniel Radcliffe. La suite de sa carrière se révélera chaotique avec l’échec de Bastille Day porté par Idris Elba. Après une longue parenthèse du côté des séries télés, le succès de Speak no Evil marque le retour de Watkins sur le devant de la scène.

À l’instar de son prédécesseur, Speak no Evil s’inscrit dans le registre du Home Invasion. Un sous genre particulièrement fécond du 7ème art, qui regroupe aussi bien le film d’horreur, de suspense,  le survival, voir même la comédie familiale. Un sous genre dans lequel des cinéastes aussi différents que Sam Peckinpah, David Fincher, Chris Columbus ou Michael Haneke, ont pu livrer des exercices de styles propres à leurs thématiques de prédilections. Chiens de paille, Panic Room, Maman j’ai raté l’avion ou encore Funny Games sont quelques exemples parmi tant d’autres. Speak no Evil est l’occasion pour James Watkins de s’inscrire dans cette tradition.

(Vu en Avant première le 13 Septembre 2024)James Watkins est un réalisateur qui m'avait marqué profondément en 2008 avec son premier film "Eden Lake" (œuvre qui me choque toujours autant 16 ans plus tard). Il a plus où moins confirmé l'essai avec "La Dame En Noir" en 2012. Depuis ...

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