RENAISSANCES

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Génie visuel, le réalisateur indien Tarsem Singh sait manier les ambiances et les plans tous autant féériques que grotesques, aussi mythologiques que poétiques. Un vrai artiste de l’image qui avait pu montrer l’étendue de son talent dans des films comme le radical The Cell ou l’émouvant The Fall ou encore ses clips comme celui de Losing my Religion de REM.

Dans Renaissances, si le cinéaste doit un peu mettre de côté son inventivité visuelle foisonnante, il sait tout de même la mettre à profit pour cette série B où un multimilliardaire en fin de vie trouve le moyen de la prolonger en changeant de corps et en intégrant celui d’un plus jeune, façonné pour l’occasion. Le souci, c’est qu’il va vite se rendre que ce corps est bien plus recyclé que créé de toute pièce.

Dans la lignée d’un Looper pour l’ambiance film de genre avec un budget moyen et A l’aube du sixième jour pour le mélange thriller et réflexion sur la science sans conscience, Renaissances met en scène Ben Kingsley, Ryan Reynolds et Matthew Goode dans une chasse à l’homme très contemporaine.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOOPER DE RIAN JOHNSON (Pour l'ambiance science-fictionnelle lo-fi et la jeune garde du cinéma indé.) ou encore TIME OUT D'ANDREW NICCOL (Les manipulations sur le corps et la peur de l'obsolescence programmée de la vie.).

Cinquième film du réalisateur indien Tarsem Singh, Renaissances est peut-être bien aussi son plus sage. Du moins formellement. En effet, le cinéaste s’est fait remarqué notamment grâce à une inventivité visuelle qui convoquerait la folie d’un Timur Bekmambetov et la poésie d’un Abbas Kiarostami tout en invitant l’histoire de l’art. Un trop plein qui pousse parfois l’homme à des excès, sombrant, presque, dans une forme d’autisme de l’image, au point peut-être d’en délaisser le scénario. Mais ce n’est pas le cas de Renaissances où le vidéaste change de peau et troque sa folie visuelle pour un scénario soutenu. Un film de commande où Tarsem Singh travaille avec les spécialistes espagnols de la série B lo-fi, les frères Pastor ici au scénario et à qui l’on doit, notamment le film Infectés.

Et en même temps s’il délaisse ses fulgurances expérimentales, le réalisateur semble retrouver ses premières amours. En effet, dans The Cell, son premier film, Jennifer Lopez jouait une psychologue, qui grâce à une technologie futuriste, comme dans Renaissances, pénétrait le cerveau d’un tueur en série vicieux afin de retrouver l’endroit où est cachée sa dernière victime. Thriller, science-fiction et science, tout court, étaient déjà au centre de l’œuvre de Tarsem Singh. Mais ici il aborde une thématique sans âge : celle de l’immortalité. Et là non plus ce n’est pas la première fois  pour le cinéaste. Avec Les Immortels en 2011, il convoquait ce sujet d’un point de vue mythologique où Thésée questionnait son rôle de demi-Dieu et ses conséquences. Dans Blanche-Neige, cette fois sur le thème du conte, Tarsem Singh touchait aussi le sujet de la jeunesse et de la santé éternelle.

Renaissances arrive donc dans la suite logique de l’œuvre du réalisateur indien. Et dans ce thriller science-fictionnel à budget moyen, qui n’est pas sans évoquer Looper de Brian Johnson ou encore Time Out d’Andrew Niccol, il fait jouer Ryan Reynolds. Second rôle au début de sa carrière, le jeune homme est propulsé superstar grâce à des blockbusters comme X-Men Origins : Wolverine ou Green Lantern, deux films de super héros qui ne seront que peu apprécier par les critiques et les spectateurs. Mais c’est dans les films du milieu que l’acteur semble s’épanouir et offrir les meilleures performances. On a pu notamment le voir dans Buried de Rodrigo Cortès ou The Voices de Marjane Satrapi. Et dans Renaissances, face à l’impressionnant Ben Kingsley, Ryan Reynolds prouve une fois de plus qu’il est le héros normal. Et ça lui va bien.

Il y a des films comme ça, qui ne paient pas de mine et qui pourtant sont des bonnes surprises à l'arrivée. Alors que d'autres sont avenants, en plus d'être survendus et finalement ces derniers, ne valent pas un fifrelin. Renaissances, fait parti de la première catégorie, ...

Les admirateurs de la maestria esthétique de Tarsem Singh dans The Fall, The Cell et même Les Immortels, seront probablement déçus. Ici, il la contient au minimum pour réaliser une fable de science-fiction musclée. Réaliser de belle manière, elle possède même quelques ...

Renaissances est intéressant à plus d'un titre. Parce qu'il fait revivre les réalisations des années 80/90 dans leur efficacité, leur solidité, leur classicisme à toute épreuve, leur simplicité. et surtout leur sincérité. Parce qu'il évoque La Quatrième Dimension, ...