PLAYLIST

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Ce premier film est l'œuvre d’une auteure-dessinatrice de BD : Nine Antico. Pour les connaisseurs, on lui doit Le Goût du Paradis, Girls don't cry, Coney Island Baby entre beaucoup d’autres. Passée par la fac de cinéma de Saint-Denis, elle s’intéressait au cinéma bien avant d’imaginer gagner sa vie comme bédéiste. Dans Playlist elle a transposé son univers graphique, qui privilégie le noir et blanc.  

L’histoire met en scène une jeune femme qui lui ressemble. Dans le film elle s’appelle Sophie, elle a 28 ans et elle a les traits désordonnés de Sara Forestier qui incarne une jeune femme qui se rêve en dessinatrice, mais qui gagne sa vie comme attachée de presse dans une maison d’édition. Elle paye, croit-elle, de n’avoir pas fait les beaux-arts. Sophie a une amie pour la vie qui se rêve actrice mais qui vivote comme serveuse (Laetitia Dosch) a qui elle confie tout, à commencer par ses peines de coeur. A défaut de trouver l’amour, Sophie multiplie les expériences, prend des coups et en rend certains. Mais sans jamais désespérer, certaine de sortir bientôt du cercle de la loose... 

Film d’apprentissage, Playlist célèbre les trentenaires avec leur charme et avec leurs failles. La musique occupe une place de choix comme le titre du film l’indique et nous vaut un numéro d’actrices savoureux. Le film est produit par Thomas Verhaeghe, partenaire de Quentin Dupieux sur plusieurs films, à savoir Au poste ! et Le Daim. Fan de l’univers de Nine Antico, c’est lui qui souhaitait au départ adapter une de ses BD. A l’arrivée, ils sont tombés d’accord sur une œuvre originale. Et elle l’est, dans tous les sens du terme. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HIGH FIGDELITY (Comme dans le classique de Steven Frears, Playlist s'articule autour d'une collection de chansons) ou encore HOME AGAIN (La quête amoureuse d'une mère célibataire est une situation propre à nombre de comédies dont cet excellent long métrage avec Reese Whiterspoon).

Nine Antico confie avoir été très tôt cinéphile assez jeune, grâce à son père “qui avait une grande collection de cassettes vidéo qui allait du néoréalisme italien aux classiques américains”. Son premier choc cinématographique, elle le doit à la découverte à 16 ans à Un tramway nommé désir : “le cinéma d’Elia Kazan a été une claque et m’a fait prendre conscience que le noir et blanc permettait la sensualité et la modernité” dit-elle. 

Bien qu’elle se considère féministe, la réalisatrice assure ne pas avoir voulu faire un film féministe : « Mes personnages sont des filles libres, qui ne demandent pas d’autorisation, parfois avec perte et fracas. Elles ont du verbe, et une agressivité dans laquelle je peux me reconnaître”. Elle résume Playlist comme l’histoire d’une fille dispersée qui veut tout régler tout de suite. J’ai un peu été cette personne entre 20 et 30 ans, reconnaît-elle. Je voulais être rassurée de tous les côtés, en amour et en dessin, alors qu’en même temps tout était bancal ! C’est cet état de chaos, avec beaucoup d’envies, beaucoup d’attentes, sans aucune garantie, que je voulais explorer”.

Pour son premier long métrage, l'autrice de BD Nine Antico signe une enthousiasmante auto-fiction à la B.O parfaite, témoin d'une Playlist maîtrisée jusque dans ses moindres détails. Le choix audacieux du noir et blanc illustre à la fois les errements de son héroïne en ...

Joie ultime, je suis retourné au cinéma ! Un rêve éveillé, une excitation rare. Vivement que ça rouvre pour de vrai. Qui plus est, c'était pour voir le 1er long-métrage de Nine Antico, et le film est magnifique ! Comme il sort le 2 juin (les salles rouvrent le 19 mai, ruez-y ...

Voilà déjà une dizaine d’années, Nine Antico fit le buzz avec un très beau livre, "Girls Don’t Cry", qui mêlait joliment chronique des émois de jeunes parisiennes branchées et références musicales, le tout saisi par un dessin aussi stylisé que vif et « frais » ...