PATAGONIA, EL INVIERNO

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Un vieil homme nommé Evans s’occupe seul d’un ranch perdu au fin fond de la Patagonie, pour le compte de propriétaires étrangers. Parmi des saisonniers dépêchés sur place, il prend en main une jeune homme pour faire de lui son second. Mais les propriétaires décident de le remplacer par le nouveau venu. Ce dernier à l’approche de l’hiver tente de survivre dans un environnement de plus en plus hostile, loin d’une famille dont il a caché l’existence à ses nouveaux employeurs… Tel est l’argument de Patagonia, le film réalisé par l’Argentin Emiliano Torres.

Il s’agit du premier film d’Emiliano Torres né en 1971 à Buenos Aires. Avant de devenir cinéaste, il fut l’assistant-réalisateur de Miguel Courtois, Emmanuele Crialese et Daniel Burman, entre autres. A la sortie du film, il résumait ainsi son intention principale : « Cet hiver est comme un test pour les deux hommes qui doivent survivre. En extrapolant, cela peut être vu comme une vision de ce monde dans lequel nous vivons, je sens que l’on est en train de traverser un hiver. »

L’autre source d’inspiration se trouve dans le passé même du cinéaste. Le fait d’avoir toujours vécu en ville depuis sa naissance a développé chez lui une véritable fascination pour les grands espaces ouverts et les voyages et Torres d’expliquer : « J’ai toujours été attiré par l’immensité de la Patagonie et ses horizons infinis. Et grâce à mon travail comme assistant de réalisation pendant 21 ans, j’ai beaucoup voyagé. » En route pour la Patagonie donc !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JAUJA (Les deux films prennent des allures de westerns sud-américains) ou encore JOURS DE PÊCHE EN PATAGONIE (Une même région sert de cadre à ces deux films).

La Patagonie est assurément le troisième personnage principal du film d’Emiliano Torres. Il s’agit toutefois d’une zone de cette région, située au sud-ouest de Santa Cruz, qui est la moins connue de toutes. Ici, explique le cinéaste, pas de baleines, pas de pingouins, pas de lacs. C’est en fait une aire de travail rurale dotée d’un climat très rude à la beauté unique. « Le défi, poursuit Torres, était d’incorporer ces paysages au film de façon naturelle parce qu’ils sont tout simplement essentiels dans la vie même de mes personnages. »

Avec seulement sept heures de lumière naturelle par jour et des vents soufflant en général à plus de 80 km/heure, le tournage, de l’aveu même du cinéaste, s’est avéré particulièrement difficile et même éprouvant. Sans compter qu’il n’y avait évidemment ni téléphone, ni internet. Toute l’équipe a du s’adapter à cet environnement difficile. Et les conditions météo furent telles que le tournage a du être interrompu à sa moitié et ne reprendre que quelques jours plus tard.

De ce western moderne émerge en filigrane un discours politique sur les ravages du libéralisme. Comme on vient de le voir, le ranch a finalement été racheté et ses nouveaux propriétaires français sont décidés à le transformer en complexe touristique. La mondialisation économique est ainsi pointée du doigt, accusée de faire peu de cas de la ruralité et des traditions agricoles de ces terres peut-être condamnées à n’être dans le futur que des cartes postales.

Rarement un film sera parvenu à être à ce point à l'image de son sujet : "Patagonia, el invierno" - dont le titre original est "El Invierno", "L'Hiver" - est un film âpre, rude et superbe, altier, fascinant, comme le sont les paysages de la Patagonie éponyme. Ce sont eux ...

Un western argentin des temps modernes, où les héros sont aussi mutiques que ceux de Sergio Leone (on est obligé d'y penser !). Le rythme est lent, les paysages superbes, les personnages crus et vrais, la vie simple et rude. On pourrait définir ça comme un western social. ...

Le titre l'indique, l'action se passe en Patagonie, c'est à dire en Argentine. Ses pampas, ses troupeaux de moutons, la cordillère des Andes en ligne de mire, avec ses pics enneigés en toutes saisons. Le film est très centré sur le rapport à la nature, la vie qui avance avec ...