PAINTBALL : JOUER POUR SURVIVRE

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Paintball est un film de formule, ou comme disent les Américains, c’est un « low budget, high concept movie » ! Dans la langue de Molière, ça donne "budget faible et concept fort", c’est-à-dire un peu moins de 90 minutes dans les bois (d’où la modestie du budget) pour une partie de paintball à balles réelles (pour le concept fort, donc).

Le récit se résume donc à une attaque après l’autre, dans la grande tradition du slasher traditionnel, sauf qu’ici les adolescents écervelés ont été remplacés par des cadres sup en mal d’émotions fortes. Les différentes personnalités des protagonistes tiennent donc lieu de scénario, la question étant de savoir qui, du plus agressif, de la plus déterminée, du plus froussard ou de la plus paumée va s’en sortir.

Le réalisateur espagnol Daniel Benmayor a donc bien appris sa leçon concernant le cinoche de genre, mais ses influences ne s’arrêtent pas là. Les imageries de la télévision et du jeu vidéo sont elles aussi tout à fait palpables dans son film, avec un filmage proche du reportage et du jeu de tir à la première personne, à l’instar de [REC] de Jaume Balaguero et Paco Plaza, film lui aussi espagnol au budget réduit, mais d’une efficacité extrême.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CHASSE À L'HOMME ou encore [REC] .

Paintball, comme [REC] d’ailleurs, que je citais avant que le film ne commence, est une production Filmax, société bien connue des amoureux du cinéma de genre puisqu’on lui doit à peu près toutes les pelloches joyeusement déviantes en provenance de la péninsule ibérique, de La Secte sans nom de Jaume Balaguero en passant par L’Enfer des Loups de Paco Plaza ou encore La Nonne de Luis de la Madrid.

Derrière tous ces films, on retrouve un nom, celui du producteur Carlos Fernandez, véritable découvreur de talents qui, pour Paintball, a donné sa chance au jeune réalisateur Daniel Benmayor. Benmayor qui s’est fait la main en réalisant des publicités depuis le milieu des années 90, mais qui n’a à son actif en matière de fiction pure qu’un seul court métrage intitulé Las Ovejas Negras. Cela dit, on reconnaît bien dans Paintball son savoir faire de publicitaire, notamment dans sa recherche d’efficacité pour remettre au goût du jour le thème de la chasse à l’homme.

En effet, par certains aspects, Paintball n’est pas sans rappeler le classique La Chasse du Comte Zaroff d’Irving Pichel et Ernest B. Schoedsack ; plus récemment Que la Chasse commence d’Ernest Dickerson avec Ice-T et Rutger Hauer, ou encore le premier film américain de John Woo, Chasse à l'Homme avec Jean-Claude Van Damme.