MON CHIEN STUPIDE

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A l’origine, il y a My Dog Stupid, un roman posthume de John Fante, publié en 1985, un récit féroce et drolatique, plein d’amertume, typique de l’auteur américain. L’adaptation d’Yvan Attal édulcore la violence du roman mais garde l’introspection grinçante du personnage principal, un quinquagénaire en pleine crise de la cinquantaine, que sa femme résume par quatre mots : paresseux, arrogant, égocentrique, connard. En 2019, au cœur d’un cinéma comique français consensuel, cet antihéros apporte une dissonance salvatrice.

L’argument est simple et mystérieux : Un énorme chien dégoûtant fait irruption dans la vie d’Henri, un écrivain qui n’a rien produit de bon depuis vingt ans. L’homme impute ses échecs et sa dépression à sa femme et ses quatre enfants. Dans sa grande maison de province, toutes les relations se fissurent, l’écrivain fait son bilan, se sent impuissant à se battre, aigri et fatigué par la vie de famille. Il ne lui reste que ce chien, rejeté par les autres, et qui lui sert de miroir à peine déformant et de révélateur. Mais aussi d’exemple, tant la libido délirante de l’animal montre une pulsion de vie dont Henri devrait s’inspirer.

Après Ma femme est une actrice et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, Yvan Attal continue d’explorer avec Charlotte Gainsbourg la problématique du couple. Sans véritable calcul, il a construit une sorte de triptyque qui s’achève avec Mon chien stupide, peut-être le plus corrosif des trois. S’il écarte de son adaptation le viol conjugal raconté par John Fante et la nature raciste de l’épouse, il n’adoucit pas la psychologie des personnages. Les enfants sont décrits avec un franc sarcasme. Attal signe une comédie douce-amère, plutôt incorrecte, malgré quelques concessions aux bons sentiments.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ILS SE MARIÈRENT ET EURENT BEAUCOUP D’ENFANTS (Autre film d'Yvan Attal sur les problèmes de couples.) ou encore SHINING (De Stanley Kubrick. Autre manière de traiter le sujet de la crise d'un couple, d'un écrivain en panne d'inspiration, et d'une maison comme décor central d'un film.).

Le public sait qu’Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg vivent en couple. Depuis Ma femme est une actrice, le duo aime jouer sur cette mise en abyme, s’inspirant de leurs propres expériences, sans pour autant sombrer dans l’autofiction. C’est leur complicité d’artistes qui prime à chaque fois. Dans ce jeu entre la réalité et la fiction, Attal a ajouté cette fois son propre fils Ben, qui joue l’un des fils, Raphaël.

Le roman se situait dans une de ces grandes villas à Malibu. Attal a transposé cette ambiance californienne sur la côte basque, avec plage en bord de mer, et un fils qui rêve de surf. La vaste demeure, située dans la campagne d’Arcangues, reflète la complexité de la famille, un décor qui accueille tout autant qu’il peut exclure.

Le cinéaste l’avoue. Dans le contexte de la comédie des années 2010, il a dû batailler pour son personnage de loser odieux, auquel les décideurs préfèrent des héros positifs. Quand le projet était américain, Claude Berri avait pressenti Peter Falk pour ce rôle. L’imperméable d’Henri, qualifié de vieux manteau, est un clin d’œil au fameux lieutenant Columbo.

Au milieu de toutes les comédies françaises potaches et éculées, on en trouve parfois quelques unes qui font au moins l’effort de tenter. Vous savez toutes ces comédies françaises potaches et éculées qui sortent chaque année et dont le petit français moyen semble toujours ...

Henri (Yvan Attal), est en pleine crise de la cinquantaine. Lui, l'écrivain qui jadis eu du succès, fait le point sur sa vie, et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas très folichon ! Les responsables de ses échecs, de son manque d'inspiration, pire de son manque ...

En allant voir ce film, je ne savais pas trop penser. Autant le casting était relativement sympathique, autant la bande-annonce laisse clairement à désirer. Mais je me dis que j’ai eu raison de me pousser à y finalement entrer dans cette salle de cinéma. Pourquoi donc ? ...