MEGALOPOLIS en VOD
- De
- 2024
- 133 mn
- Science-fiction
- Etats-Unis
- Tous publics
- VM - HD
PARCE QUE
Parce-que, dans la longue liste des films légendaires de Francis Ford Coppola, Megalopolis n'a pas à rougir aux côtés de ses opus magnum que furent Apocalypse Now ou Coup de Coeur. Traversé de plans et de visions proprement sidérantes sur une version à la fois utopique et cauchemardesque de New-York, rebaptisée New-Rome, le film brasse plus d'un siècle d'urbanisme et de cinéma à travers des séquences tour à tour épiques, fantastiques ou volontairement grotesques. Un mélange de drame, de comédie et de bouffonerie qui rappelle le goût du cinéaste pour les ruptures de tons et l'outrance des sentiments, qui ne peut laisser aucun spectateur indifférent face à un spectacle libéré de toute forme de standardisation.
Parce-que, s'il est un tour de force esthétique, le film est aussi un pari logistique et financier complètement fou, le feu d'artifice final d'une des plus grandes carrières jamais menée à Hollywood. Comprenant dès les années 80 qu'un projet aussi délirant, visant à transposer le récit de la chute de Rome dans le décor d'une New-York rétro-futuriste, ne trouverait grâce auprès d'aucun studio, Francis Ford Coppola s'est mis en tête de le financer quasi intégralement sur ses fonds propres, en grande partie grâce aux bénéfices tirés de ses vignobles californiens, ainsi que ses cachets de réalisateur obtenus sur des films de commande tels que Dracula, Jack ou L'Idéaliste. Ce lent et patient travail d'économie souterraine en fait, 40 ans après les premières ébauches du scénario, l'un des films indépendant les plus chers jamais produits, avec un budget pharaonique de 100 à 120 millions de dollars selon les estimations, menaçant - une fois de plus... - de ruiner le cinéaste en cas d'insuccès...
Parce-que le casting 5 étoiles démontre la capacité de Coppola à attirer les plus grands noms d'Hollywood sur la simple promesse d'une idée folle, et difficilement réalisable. Remaniée des dizaines de fois en plus de 40 ans de gestation, la liste des acteurs et actrices attachés au projet n'a cessé d'évoluer au fil des scripts. Successivement proposé à Robert De Niro, Al Pacino, Paul Newman, Russel Crowe, Jude Law, Cate Blanchett, le film finit par se structurer autour de stars de différentes générations (Adam Driver, Jon Voight, Dustin Hoffman, Laurence Fishburne, 45 ans après sa révélatation dans Apocalypse Now), de jeunes espoirs (Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza), et de membres de la famille du cinéaste (son neveu Jason Schwartzman, sa soeur Talia Shire)
Parce-que, film d'un réalisateur ô combien cinéphile, Megalopolis s'inscrit dans une tradition de films démiurgiques, bigger than life, dont Hollywood a toujours eu le secret : la démesure du Citizen Kane d'Orson Welles, l'ampleur romanesque du Rebelle de King Vidor ou encore de son film muet La Foule, la vista futuriste de Matrix des soeurs Wachowski...