MALÉFIQUE

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Réalisé en 2002, Maléfique est le premier long d’Eric Valette, qui confirmera par la suite ses ambitions pour le cinéma de genre, remakant pour la Warner un film d’horreur de Takashi Miike, One Missed Call, tournant au Canada un thriller avec une voiture tueuse, Hybrid, revenant en France pour un film d’espionnage, Une affaire d’Etat, et retournant à la case prison de Maléfique avec La Proie interprété par Albert Dupontel.

Sans conteste, il est de ceux qui ont ouvert la voie d’un fantastique français à l’aube des années 2000. Soutenu par un casting hors-pair, pour lequel il fut sans concessions avec ses financiers qui réclamaient des personnages plus jeunes, Valette fait surgir l’épouvante entre les quatre murs d’une cellule de prison, parmi quatre détenus qui découvrent derrière une pierre descellée le journal manuscrit d’un tueur en série emprisonné vers 1920. Il contient des formules occultes au moyen desquelles cet assassin se serait évaporé de façon inexplicable. Les quatre détenus vont à leur tour tenter la magie noire pour s’évader.

Contraint par le budget à l’unité de lieu, Valette dynamise le récit par des surprises constantes, ménage quelques effets spéciaux et soigne la complexité des personnages, attentif au jeu des comédien. On les retient tous : Clovis Cornillac en transsexuel culturiste et maternel, Philippe Laudenbach, bibliothécaire inspiré d’Althusser qui avait assassiné son épouse dans une crise de démence, Gérald Laroche, patron malhonnête attaché à l’amour de son fils et Dimitri Rataud en simple d’esprit cannibale. Ce sont des accidentés pour lesquels le cinéaste évite tout cynisme. « On peut avoir un regard mordant et sarcastique, explique-t-il, mais le cynisme, c’est la mort de la fiction. » Les ténèbres qui les menacent sont autant lovecraftiennes qu’existentielles. Ce huis clos a aussi un amer goût sartrien.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ROSEMARY’S BABY (Méfiez-vous des sorciers. Une jeune femme enceinte est persuadée que ses voisins maléfiques veulent voler son enfant.) ou encore LE TROU (5 hommes enfermés dans une cellule. Leur seul but : creuser pour en sortir. Un classique du film criminel français.).

Forte du succès inattendu de son slasher Promenons-nous dans les bois, en 2000, Fidélité Productions crée la collection « Bee Movies », avec comme vocation de produire cinq séries B françaises, tournées par de jeunes réalisateurs pour un budget identique d’un million d’euros. Studio Canal en assure l’exploitation en salles et Wild Bunch les ventes internationales. Au sein de Canal +, une cellule de travail, Canal + écriture, s’occupe du développement des projets. De ce laboratoire sortent, en 2001-2002, Un jeu d’enfants, Samouraïs, Bloody Mallory et Requiem.

Maléfique est le dernier de cette expérience et le résultat le plus convaincant, consacrant les débuts d’un cinéaste brillant, Eric Valette, et remportant divers prix dans les festivals. A son origine, il y a Exit, un script d’un responsable de Canal + écriture, François Cognard, futur producteur des films d’Hélène Cattet et Bruno Forzani et ancien journaliste de la revue Starfix, dont il avait été le correspondant aux Etats-Unis. Grand amateur de fantastique, il avait alors fréquenté Brian Yuzna et partageait avec lui une fascination pour Lovecraft. Exit racontait comment un prisonnier découvrait derrière les rayonnages de la bibliothèque de la prison un ouvrage ancien rempli de formules et comment, dans sa cellule, les invocations se retournaient contre lui.

Des éléments d’Exit furent conservés, comme le collage des photos de magazines pornos mais de nombreuses idées nécessitant des trucages élaborés furent abandonnées pour rester dans le budget de Maléfique et en faire une sorte de piège infernal. Ayant apprécié Samedi, dimanche et aussi lundi, son premier court, Cognard choisit Eric Valette pour le réaliser en trente jours. Il en appréciait le talent de conteur, sa dureté et son regard sur le monde, sans pitié.

Et voici une tentative de faire du genre en France. C'est loin d'être la seule, mais celle ci est aseez réussit. Faut dire que le Valette, c'est pas n'importe qui... Un chef d'entreprise est en prison pour détournement de fond. Dans sa cellule, il doit cohabiter avec 3 types, ...

Le cinéma fantastique Français arrive à nous étonner régulièrement, malgré de nombreuses déceptions. "Maléfique" est un film vraiment original à mon sens, par sa façon de marier l'horreur légèrement inspirée de Lovecraft et le film Français comme je l'aime avec ses ...

Je suis allé voir ce film dans le cadre d'une séance organisée par une assoc' qui tente de démocratiser le cinéma de genre dans ma ville, interpellé par le synopsis plutôt barré du film, qui rassemble Cornillac en transsexuel, un malade mental cannibale, un tueur philosophe ...