LES MEILLEURES INTENTIONS en VOD
- De
- 2020
- 87 mn
- Comédie
- Argentine | France
- Tous publics
- VO - HD
PARCE QUE
« A mi papà y a mi mamà », la dédicace du film Les Meilleures intentions de Ana Garcia Blaya ne laisse guère planer de doute : le propos n’est pas ici de régler des comptes avec ses parents ou de leur déclarer la guerre à travers le cinéma. Certes, la réalisatrice ne cache rien de certains défauts parentaux, mais l’essentiel est ailleurs manifestement, dans l’étude notamment de la transmission familiale, ses ressorts, son fonctionnement, ses aléas et pour finir ses bienfaits incontestables.
Avant de réaliser Les Meilleurs intentions, son premier film, la cinéaste argentine avait étudié les Sciences de la Communication à l’Université de Buenos Aires puis suivi un atelier de scénario avec le réalisateur de Historias Minimas, Pablo Solarz . C’est sa propre enfance qu’elle scénarise alors et pour ce qui deviendra le scénario de son film : « J’ai fait le choix, dira-t-elle, d’une histoire narrée du point de vue d’un e jeune fille de dix ans, celle que j’ai été, en effectuant un gros travail de mémoire et sans me soucier de l’opinion de ma famille, notamment celle de mes parents, afin d’être au plus près de la psychologie de mon personnage. Ce fut un véritable voyage mental et émotionnel. »
Pour aller plus loin encore dans l’intention autobiographique, Ana Garcia Blaya a fait un choix artistique assumé : insérer dans le film ses propres archives familiales (les vidéos filmées par son père) tout en les mêlant à des à des scènes filmées avec des acteurs en reproduisant le format vidéo VHS de l’époque. Cerise sur ce gâteau mémoriel revendiqué, elle utilise alors la musique du groupe « Sorry » qui n’est autre que le groupe auquel appartenait son père… Effet de miroir garanti.
Au-delà du portrait familial et de l’introspection qui en découle inévitablement, le film se présente également et par petites touches comme un portrait plus large de la société argentine des années 90, plus singulièrement d’une petite bourgeoisie aux prises avec une situation économique dramatique. Si le père se révèle aussi insouciant qu’immature, y compris dans la gestion de son commerce de disques, la mère, elle, est sans cesse confrontée aux problèmes du quotidien. Elle reflète alors ce que vivent douloureusement chaque jour les ménages argentins confrontés à une politique économique ultra-libérale très en vogue alors en Amérique du Sud.