LA FLEUR DE L'ÂGE

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Le titre du film fait référence à une citation de L’Avare de Molière, réplique que dit Frosine à Harpagon « Qu’est-ce que cela, soixante ans ? C’est la fleur de l’âge cela et vous entrez maintenant dans la belle saison de l’homme. »
Nick Quinn signe ici son premier long métrage après avoir réalisé plusieurs courts dont Love, Love, Love en 1994 où il avait déjà dirigé Artus de Penguern et Elisabeth Vitali. Il a choisi de faire évoluer Pierre Arditi à la télévision, un milieu qu’il connaît bien et qui lui semblait un concentré de notre société où la vieillesse est mal acceptée. Issu de la Femis, ce réalisateur franco-anglais a signé de nombreux documentaires dont Karaoké Angels et Petites histoires d’ordures, une série sur l’histoire des villes vue par la façon dont elles traitent leurs déchets ménagers. Il  déclare que le documentaire lui a apporté une formation capitale en lui permettant d’observer la vie de gens inconnus pour essayer de comprendre les raisons de leurs actes.
C’est dans un atelier d’écriture qu’il a rencontré la scénariste Andreia Barbosa grâce à son producteur Laurent Lavolé. Santiago Amigorena, qui a notamment travaillé avec Cédric Klapisch et Juan Diego Solanas, est ensuite venu leur prêter main-forte.
Nick Quinn a immédiatement pensé à Jean-Pierre Marielle pour le rôle d’Hubert. Ce dernier a commencé par refuser le film puis s’est laissé convaincre après une conversation où le cinéaste lui a parlé de son père. Pierre Arditi s’est, en revanche, tout de suite approprié son personnage. « Gaspard, c’est moi », a t-il dit. Nick Quinn avait remarqué Julie Ferrier dans l’un de ses spectacles qui l’a convaincu qu’elle saurait tenir tête au duo d’acteurs masculins. Il la voyait comme une sorte de Mary Poppins qui change la vie des deux hommes.

 
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Pour Nick Quinn, l’histoire de La fleur de l’âge se résumait à celle d’un homme qui est incapable de prendre son père dans ses bras au début du film et qui y parvient à la fin.
Nick Quinn a eu plusieurs références cinématographiques. Il a pensé à Beginners de Mike Mills, Monsieur Schmidt d’Alexander Payne et, dans une moindre  mesure, Intouchables d’Olivier Nakache et Eric Toledano pour l’humanité que le film dégage.
Si Jean-Pierre Marielle et Pierre Arditi sont père et fils dans le film, ils n’ont qu’une douzaine d’années de différence d’âge dans la vie. Pour Pierre Arditi, l’expression « la fleur de l’âge » évoque une période  douloureuse où l’on se découvre orphelin de choses qu’on croyait naïvement posséder pour toujours. En incarnant Gaspard, il avoue s’être offert la projection d’événements peu agréables qui pourraient lui arriver dans un avenir plus ou moins proche : il craint parfois, en effet, de voir sa carrière décliner comme celle de son personnage. Le sujet était particulièrement pénible pour lui car il accompagnait alors son propre père, le peintre Georges Arditi, atteint de la maladie d’Alzheimer. Ce dernier est décédé peu après la fin du tournage. Pierre Arditi s’est d’autant plus inspiré des rapports qu’il entretenait avec lui que Jean-Pierre Marielle lui rappelait son père par son côté enfantin et son humanité débordante.
Jean-Pierre Marielle trouvait très émouvantes les retrouvailles entre ce père et son enfant. Il a lui-même un grand fils et le sujet le touchait donc profondément. Il a été conquis par la personnalité de Nick Quinn ce qui l’a convaincu d’accepter La fleur de l’âge bien qu’il s’agisse de sa première fiction. L’acteur estime que la rencontre avec un cinéaste est plus importante que l’abondance de sa filmographie.
La scène clef du film où Gaspard lave son  père a bouleversé le réalisateur qui était en larmes devant le combo Les deux acteurs appréhendaient beaucoup cette scène. « Nous avons mis de côté toutes espèce de pudeur et nous sommes littéralement jetés à l’eau » se souvient Pierre Arditi. Jean-Pierre Marielle déclare, quant à lui avoir dû faire appel à des choses si personnelles pour filmer cette séquence qu’il lui arrivait de se demander ce qu’il faisait sur le plateau. Nick Quinn a hésité à tourner la scène suivante qui lui semblait une redite mais a finalement estimé que la réplique « Tu es mon petit garçon » montrait l’évolution des rapports entre les personnages.

Ce n'est pas un grand film, c'est d'abord un film d'acteurs mais il est attachant et profondément humain. Marielle à 80 ans n'a rien perdu de sa gouaille et Arditi nous livre une prestation étonnante, mais la grosse surprise est constituée par le personnage clé interprété ...