LA FEMME DU FOSSOYEUR

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Les héros de La Femme du fossoyeur, premier film de Khadar Ahmed découvert à la Semaine  de la Critique cannoise en 2021, vivent dans un quartier pauvre de Djibouti. Ce couple très uni et leur jeune fils mènent une existence heureuse jusqu’au jour où l’épouse tombe gravement malade et doit subir une opération très couteuse pour eux. Comme ils n’ont pas le premier sou pour financer l’intervention rénale qui pourra sauver la jeune femme, il leur faut rapidement trouver une solution s’ils veulent parvenir à préserver leur cellule familiale. 

Le réalisateur Khadar Ahmed est né Mogadiscio en Somalie, mais il vit en Finlande après voir passé une partie de sa jeunesse en  Ethiopie. Il a réalisé plusieurs courts métrages comme Le Voleur de nuit (2017) avant de signer La Femme du fossoyeur. Il a aussi collaboré à la série Zone B et a signé les scénarios du court métrage Citizens (2008) de Juho Kuosmanen, qui a été récompensé aux festivals de Locarno et d’Anger, ainsi que du long métrage Unexpected Journey (2017) de Samuli Valkama. 

Le réalisateur fait découvrir les quartiers les plus misérables de Djibouti. Il a choisi la profession de fossoyeur parce qu’il s’agit de l’un des métiers les moins lucratifs du pays. Epaulé par le chef décorateur Antti Nikkinen et le directeur de la photographie Artuu Peltomaa, le cinéaste a décidé que l’environnement du héros devait correspondre à son statut social et ne pas sembler trop moderne, ni trop luxueux.

 
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Le tournage de La femme du fossoyeur a duré vingt et un jour. Le planning était très serré et le fait qu’aucun des acteurs n’avait jamais tourné au cinéma n’a pas facilité les choses pour Khadar Ahmed. A l’exception d’Omar Abdi, ami du cinéaste qui avait participé au court métrage écrit par Khadar Ahmed Citizens, la plupart des autres interprètes ont été sélectionnés dans la rue. Le réalisateur a repéré le mannequin Yasmin Warsame sur une affiche publicitaire placardée à Helsinki. Fasciné par cette photo pour une marque de mode, il  a recherché ses coordonnées pour lui proposer le rôle.  Kadar Abdoul-Aziz Ibrahim qui incarne le fils, a été déniché dans une école seulement deux semaines avant le tournage.

L’opération de Nasra coûte 5000 € ce qui correspond à un an de salaire pour le fossoyeur. Kadar Ahmed a souhaité montrer à quel point les gens peuvent mourir facilement en Afrique subsaharienne. Cette intervention est facile obtenir en Occident mais les héros du film souffrent d’un terrible manque d’accès aux soins. Le réalisateur a été inspiré de l’enterrement de l’un de ses neveux pour écrire son film. C’est à cette occasion qu’il a découvert que des fossoyeurs attendaient devant les hôpitaux somaliens pour proposer leurs services la tradition, dans l’Islam, voulant que les cadavres soient enterrés dans les vingt-quatre heures pour des raisons sanitaires.

Le réalisateur a pris beaucoup de précautions pour le tournage de la scène de la douche. Comme il tournait dans un pays musulman, il lui fallait être prudent et ne filmer cette séquence qu’avec son équipe finlandaise sans ses techniciens somaliens. Il aurait suffit qu’une photo dénudée fuite pour faire arrêter tout le tournage. Kadhar Ahmed avait enlevé tous ces passages du scénario qu’il avait soumis aux autorités locales. Seuls les deux comédiens principaux et l’équipe finlandaise avait reçu le script en entier. Les scènes d’intimité ont été très compliquées à tourner pour Omar Abdi qui craignait pour sa réputation. Moins pour Yasmin Warsame qui était accoutumée à poser pour des photographes.

Dans un quartier pauvre de Djibouti, le fossoyeur - probablement, l'un des métiers les moins nobles - apprend que sa femme est atteinte d'une grave maladie. Pour qu'elle puisse être opérée, il lui faut trouver une importante somme d'argent. Sa seule possibilité ...

La femme du fossoyeur nous convie à un voyage à Djibouti, auprès d'une famille où le père n'a pas toujours du travail, où la mère doit subir une opération coûteuse et où le fils traverse une crise de préadolescence. L'histoire est simple mais elle est transcendée par ...

Khadar Ayderus Ahmed est un conteur né. Pour son premier long-métrage en tant que scénariste et réalisateur, après deux courts (« Nous ne fêtons pas Noël » en 2014 puis « Le Voleur de Nuit » en 2017), il sait s’entourer d’une équipe hors-pair, tant sur le plan technique ...