L'EXPERT

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Il ne s'agirait pas d'oublier, qu'avant de se résigner à n'être qu'un Schwarzenegger de seconde zone, Sylvester Stallone connut une période où il arriva beaucoup plus haut qu'à la cheville de Clint Eastwood. C'était l'époque des deux premiers Rocky et du premier Rambo. Soit au tournant des années 70 à 80.
Alors, avec cet Expert, nous sommes en 94, et Stallone, après avoir insisté sur sa collection de lunettes et de tableaux au cours des années 80, revient en force à la testostérone qui a fait son succès. En 93, il a ainsi enchaîné deux succès bien musclés : Cliffhanger et Demolition Man.
Et donc non, cet Expert n'a rien à voir avec la brigade scientifique pleine d'infrarouges qui a connu depuis de belles soirées à la télé. Ici, c'est de vengeance qu'il est question. Et de vengeance explosive puisque c'est à coup de bombes que Stallone décide d'aller faire régner un peu mieux la justice. Tout ça bien sûr, pour les très beaux yeux de Sharon Stone, alors à son top.
A propos, sauriez-vous, sans tricher, citer deux films sortis la même année avec une bombe au coeur de l'action?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ASSASSINS ou encore SPEED .

Après cette oeuvre explosive, et avant de retourner dans son Pérou natal, le réalisateur Luis Llosa signera en 97, un autre film de genre, l'hilarant Anaconda, où une équipe de tournage bien gaulée (puisque composée de Jennifer Lopez, Owen Wilson et Ice Cube) allait faire les frais, en Amazonie, des appétits grandioses d'un terrible serpent!
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos bombes. Quels étaient donc ces deux films de 94 entièrement construits sur un compte à rebours explosif? Eh bien, mon cher Léon, il s'agissait de Speed, le film avec Sandra Bullock et Keanu Reeves, qui redonna un sacré tonus aux poursuites en bagnole, ou plutôt en autocar, et d'un film plus oublié mais assez spectaculaire lui aussi, Blown Away, avec Jeff Bridges et Tommy Lee Jones.
Parlons quand même un peu de James Woods, méchant terriblement sardonique ici et qu'on a déjà vu beaucoup mieux, que ce soit dans Videodrome de Cronenberg, Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, Casino de Scorsese et bien sûr dans le Salvador d'Oliver Stone.
Terminons en beauté avec maître Alfred Hitchcock lui-même, l'homme qui a théorisé la bombe au cinéma, expliquant sans détour qu'une bombe annoncée au spectateur se devait d'exploser, et qui en fit la démonstration éclatante en 1936 dans Agent secret, Sabotage en version anglaise, n'hésitant à placer son engin entre les mains d'un petit garçon... Ah, l'affreux bonhomme.