L'ATTENTAT en VOD
- De
- 1972
- 118 mn
Darien a jadis eu maille à partir avec la police. Aussi ne peut-il rien refuser à ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre du pouvoir. Notamment quand il lui est demandé d’attirer en France son ami Sadiel, leader politique d’un pays du sud. Ce dernier est effectivement enlevé par des policiers français alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec Darien. Il est enfermé dans l...
- Policier / Suspense
- Allemagne | France | Italie
- Tous publics
- VF
1 MIN AVANT
Quand Yves Boisset réalise L’Attentat, en 1972, il a déjà plusieurs réussites au compteur, des polars de belle facture, comme Coplan sauve sa peau ou Le Saut de l’ange, qui signalent l’amateur de films noirs, admiratif des grands classiques du genre venant d’Hollywood. N’est-il pas le cosignataire, avec Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, lors de ses premières éditions, d’un dictionnaire des cinéastes américains ? Mais c’est Un condé, réalisé un an plus tôt, qui a révélé sa vraie nature. Celle d’un cinéaste engagé. Engagé mais pas nécessairement militant. Car Boisset ne roule pour aucun parti et se targue d’être le grain de sable qui enraye les plus belles mécaniques quand elles font fi des droits élémentaires de l’individu et se réfugient derrière la raison d’Etat. Nul mieux que Boisset n’incarne ce cinéma-là, qui prend à bras le corps les sujets les plus sensibles pour mieux dénoncer les zones grises du pouvoir. A l’égal d’un Costa-Gavras, mais en choisissant des sujets souvent plus proches de nous, historiquement et géographiquement, Yves Boisset a ainsi signé une belle série de films qui restent gravés dans toutes les mémoires, de RAS, témoignage poignant de la guerre d’Algérie, au Pantalon, portrait déchirant d’un fusillé pour l’exemple pendant la guerre de 14, en passant par Dupont-Lajoie, chronique du racisme et de la veulerie ordinaires, Le Juge Fayard dit le Shériff, dénonciation musclée de la collusion entre le grand banditisme et les barbouzes gaullistes ou encore Allons z’enfants, qui raconte le chemin de croix d’un enfant de troupe qui rêvait d’un autre destin, les films de Boisset sont autant de ballons d’oxygène dans un cinéma français sans doute frileux.
Nous ne citerons pas tous ses films, plus de quarante en tout, cinéma et télévision confondus. Mais revenons sur L’Attentat, l’un de ses plus beaux. Parce que c’est un thriller avant même d’être un pamphlet, un thriller fort. Parce que le personnage central, interprété par Jean-Louis Trintignant est particulièrement intéressant, qui se range d’abord par faiblesse dans le camp des comploteurs avant de faire le choix de la vérité. Parce que la distribution est absolument incroyable : outre Trintignant, déjà cité, ne croise-t-on pas Michel Piccoli, Philippe Noiret, Jean Bouise, Michel Bouquet, François Périer ! Et même plusieurs stars internationales : Gian-Maria Volonté, qui a attaché son nom à quelques uns des plus grands films politiques transalpins, Jean Seberg, la petite vendeuse du Herald Tribune dans A bout de souffle et Roy Scheider, le futur chasseur du requin des Dents de la mer ?
Dans le même genre vous pouvez trouver LA LETTRE DU KREMLIN (La raison d'Etat permet tous les débordements.) ou encore Z (Un assassinat politique dans les années 60.).