JOHN MCENROE, L'EMPIRE DE LA PERFECTION

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Comme le titre l’indique, L’empire de la perfection est centré sur John McEnroe. Cette légende du tennis aura marquée son sport avec des techniques atypiques misant sur l’anticipation, l’attaque, et une approche particulière du retour-volée. Un talent qui lui permettra en 1984 d'établir le record, encore inégalé à ce jour, du ratio victoires-défaites sur une saison, avec 82 victoires. À cela vient s’ajouter la personnalité haut en couleurs du tennisman, notamment ses colères sur le terrain, où il n’hésite pas à s’en prendre aux arbitres ainsi qu’aux journalistes. Un véritable phénomène que propose de décrypter le documentaire de Julien Faraut.

Pour décrypter le tennisman, Julien Faraut s’est tourné vers les travaux de Gil de Kermadec. Joueur de tennis, il publie en 1969 un essai, Méthode française d’enseignement du tennis, ayant pour but d’aider à la formation de ce sport. En parallèle il devient « photo-cinéaste » et s’intéresse à la captation du tennis, au point de développer le “Technicorama”, qui permet de décomposer, à travers une rafale de photographies, les diverses techniques des joueurs. Il profite du tournoi de Roland-Garros pour filmer, et par extension analyser, les plus grands champions. Ses images de John McEnroe, lors de Roland-Garros en 1984, sont le coeur du documentaire.

À l’instar des autres sports : boxe, course automobile, football… le tennis permet de tisser des liens avec le 7ème art. En s’appuyant sur les travaux de captation de Gil de Kermadec, Julien Faraut profite de son documentaire pour entrecroiser son décryptage. En s’appuyant notamment sur les citations de Jean-Luc Godard, et les réflexions de Serge Daney, grand passionné de Tennis, Faraut fait de McEnroe un objet d’études sportif et cinématographique. Les techniques du joueur, comme sa psychologie, sont l’occasion d’analyser tout le processus théorique du langage cinématographique. Tandis que le terrain est l’occasion de remonter aux origines de ce média.

Une approche théorique, qui aurait pu s’avérer hermétique, mais que Julien Faraut parvient à rendre particulièrement ludique. John McEnroe, L’empire de la perfection, profite de son protagoniste haut en couleurs, pour en révéler un véritable personnage de cinéma. Notamment en intercalant la colère de ce dernier sur un échange célèbre de Robert De Niro dans Raging Bull. Un résultat détonnant, au rendu parfaitement crédible, que l’on retrouve également lorsque le réalisateur trace le parallèle entre McEnroe et Tom Hulce dans Amadeus. Une très belle manière pour Julien Faraut de rappeler les liens artistiques qui unissent le cinéma et le sport.

« Le cinéma ment, pas le sport ». C’est avec cette citation de Jean-Luc Godard que s’ouvre ce documentaire tennistique consacré à John McEnroe. Mais ne vous méprenez pas, le joueur de tennis professionnel n’est pas le seul sujet du film. En se basant sur les enregistrements ...

L’image qui revient le plus dans L’empire de la perfection, celle qui marque par sa redondance et son apparente inutilité, c’est la fin du rush, avec cette pancarte numérotée agitée par l’assistant du caméraman, placé dans les gradins en face. C’est hyper important ...

Fans de tennis, de bel et bon tennis, ce film est pour vous ! Ignares complets en matière de tennis et même, plus largement, de sport, ce film est également pour vous ! Avec un sens pédagogique exemplaire, Julien Faraut vous entraînera dans l’examen précis, à la fois scientifique ...