EN TONGS AU PIED DE L'HIMALAYA en VOD
- De
- 2024
- 90 mn



- Comédie
- Belgique | France
- Tous publics
- VF - HD
PARCE QUE
D’Anne Dorval dans Mommy à Meryl Streep dans Le choix de Sophie, en passant par Julianne Moore dans The Hours, la figure de la mère courage et, en creux, celle de la mauvaise génitrice, a toujours traversé le cinéma. Pour son premier long-métrage réalisé seul (il était aux manettes en duo avec Jean-Pascal Zadi sur Tout simplement noir), John Wax choisit d’osciller entre les deux. Dans En tongs au pied de l’himalaya, Audrey Lamy incarne Pauline, femme esseulée face à son fils Andrea, diagnostiqué sur le spectre des troubles autistiques. Alors que le petit garçon entre en dernière année de maternelle, sa mère sait que le moment est décisif : à la fin, soit il passera en classe de CP, soit se retrouvera dans un établissement spécialisé, un « hôpital de jour » qu’elle redoute plus que tout.
À partir de là, le film dresse le portrait d’une mère condamnée à ne jamais être à la hauteur. En tongs au pied de l’himalaya, qui emprunte son titre et son histoire à un seul-en-scène de Marie-Odile Weiss, a l’intelligence de nuancer toutes les situations, montrant avec beaucoup d’empathie l’épuisement qui guette en permanence, les limites naturelles à la volonté de tout bien faire, mais aussi parfois la position victimaire dans laquelle s’enferme Pauline. Dans le rôle principal, Audrey Lamy montre qu’on aurait tort de la cantonner aux rôles comiques. Celle qui s’était déjà illustrée dans des registres plus graves, comme dans Les Invisibles de Louis-Julien Petit, endosse ici parfaitement le rôle de la mère imparfaite.
S’il marche sur une ligne de crête pour définir sa protagoniste, ni irréprochable ni condamnable, John Wax tient le même équilibre dans le ton de son film. À la gravité évidente de la situation d’Andrea répondent une myriade de personnages secondaires plus légers, regardés avec tendresse et remarquablement bien croqués. Valentin, le frère de Pauline (incarné par l’humoriste Benjamin Tranié) ou Thomas, qu’elle rencontre dans un bar (Jean-Charles Clichet, l’un des seconds rôles les plus intéressants du cinéma français actuel) apportent chacun une dose de comédie bienvenue. Et le procédé atteint son climax lorsqu’apparaît Jean-Pascal Zadi en dentiste, assurément l’idée la plus drôle du film.