EN ATTENDANT BOJANGLES

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En attendant Bojangles, c’est avant tout un succès fulgurant, celui du premier roman d’Olivier Bourdeaut. Ancien agent immobilier, Bourdeaut aurait écrit ces 160 pages en 7 semaines, lors d’un séjour en Espagne. Tiré à 10 000 exemplaires par la maison d’éditions Finitude, il bénéficie d’un accueil très enthousiaste dans la presse et atteint les 225000 exemplaires vendus en moins de 6 mois. Depuis sa sortie, le roman collectionne les critiques dithyrambiques, les prix (Prix du roman France Télévisions, Grand prix RTL-Lire, Prix du roman des étudiants France-Culture-Télérama, Prix de l’Académie de Bretagne…), et les adaptations. En attendant Bojangles semble en effet se prêter à tous les supports, puisqu’en plus du film, il existe déjà en bande-dessinée, en fiction radiophonique, en pièce de théâtre et en roman illustré. 

Autre fantaisie : en janvier 2022, une exposition de peinture s’est tenue à Paris, en hommage au livre et au film. La peintre, Susana Machado n’est autre que la mère de Solan Machado-Graner, qui incarne Gary, le fils de Georges (Romain Duris) et Camille (Virginie Efira). Régis Roinsard, le réalisateur, avait en tête le jeune Henry Thomas, interprète inoubliable d’Elliot, l’ami de E.T dans le film de Spielberg. En octobre 2019, après 5 mois de recherche, c’est Solan qui obtient le rôle pour lequel son grand frère Milo avait tout d’abord été pressenti. Milo finira par incarner l’écolier qui frappe Gary dans une scène du film… 

La carrière de Régis Roinsard, est intimement liée à la musique, puisqu’avant de réaliser En attendant Bojangles, il a filmé de nombreux clips, pour Jean-Louis Murat, Cali, Luke, La maison Tellier ou Jane Birkin. Adapter un roman dont le titre fait référence à une chanson est donc la suite logique d’un parcours déjà très musical !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR (Parce qu'il s'agit aussi d'une adaptation (ici, de la nouvelle de Tennessee Williams), et de sentiments exacerbés par le jeu des acteurs.) ou encore UNE HISTOIRE D'AMOUR (2013, HÉLÈNE FILLIÈRES) (Une histoire de folie amoureuse et sexuelle, beaucoup plus sombre mais tout aussi passionnée...).

La chanson Mr Bojangles qui rythme les amours de Georges et Camille a une histoire singulière. Créée en 1968 par Jerry Jeff Walker, elle a été reprise de nombreuses fois, par des artistes aussi divers que Harry Belafonte, Jamie Cullum, Bob Dylan, Whitney Houston, Elton John ou Robbie Williams. La version la plus célèbre est sans doute celle que Nina Simone a enregistré en 1971. Faute d’avoir pu en obtenir les droits, Régis Roinsard a utilisé celle du jeune chanteur néo-zélandais Marlon Williams, dont les intonations mélancoliques rappellent la voix de Nina Simone.   

Si le film n’est pas, loin s’en faut, une comédie musicale, il est émaillé, comme le livre, de plusieurs scènes de danse. Virgina Efira et Romain Duris ont donc longuement répétés, pour que l’amour qui unit leurs personnages se reflète dans leur façon de danser. Bien que Romain Duris soit le fils d’une danseuse et se prête régulièrement à l’exercice (notamment dans sa reprise de Dirty Dancing dans L’arnacoeur), il a pu compter, comme sa partenaire Virginie Efira, sur la chorégraphe et danseuse Marion Motin. Venue du hip-hop, on lui doit notamment les chorégraphies de plusieurs clips de Stromae, et de la tournée d’Angèle ou de Madonna (MDNA Tour). 

Alors que le roman transmet principalement le regard de Gary, le film multiplie les points de vue, nous offrant même durant quelques secondes celui de Mademoiselle Superfétatoire, la grue Demoiselle de Numidie qui partage le quotidien du trio. La mise en scène de Roinsard suit habilement les humeurs des personnages du film, le film s’assombrissant visuellement à mesure de la dégradation psychique de Camille, jusqu’à l’image finale, où la caméra se tient dans l’ombre, mais tend vers la lumière, où se tiennent Gary et L’ordure.

"Et moi, j'allais devoir apprendre à vivre sans eux. J'allais pouvoir répondre à une question que je me posais tout le temps. Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ?" "Quand la vérité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez ...

Le film débute comme une fantaisie absurde et burlesque, une comédie romantique un peu folle sous couvert de totale liberté et de passion. Le début du film est une vraie bulle de champagne, une gourmandise de séduction et de charmes bien qu'on sente pourtant qu'il y a d'ores ...

Le soleil. Une réception mondaine. Romain Duris (Georges) en charlatan fabuleux. Des bourgeois crédules. Une rencontre. Viriginie Efira (Camille) et l'élégance élancée d'une colombe. Puis une danse. Un homme et une femme. Une danse sublime. Deux êtres en osmose. Une danse ...