DRACULA

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Séduit par l’adaptation à Broadway de Dracula, qui a connu un succès pendant deux ans et demi d’affilée, le producteur Walter Mirisch a décidé d’adapter la pièce à l’écran. Il a gardé l’interprète principal Frank Langella et confié la réalisation à John Badham, qui venait de connaître le succès avec La fièvre du samedi soir.

Fidèle au roman de Bram Stoker, le scénario insiste sur le destin tragique d’un personnage condamné à vivre éternellement, tout en développant ses diverses implications, l’attrait irrésistible du séducteur surpassant presque l’horreur  qu’inspire le tueur sanguinaire.

Badham a minimisé le folklore et les clichés, au profit d’une ambiance magnifiée par la direction artistique et des effets spéciaux traditionnels qui passent très bien l’épreuve du temps. Le résultat est d’autant plus efficace que la distribution a été confiée à des pointures comme Laurence Olivier dans le rôle de Van Helsing, et Donald Pleasence, qui ne rate pas une occasion de se faire remarquer.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DRACULA (1992) (Parce que Francis Ford Coppola réinvente les origines de Dracula pour en faire un personnage romantique et tragique. Le film est une merveille baroque, qui ne recule devant aucun effet.) ou encore NOSFERATU, FANTÔME DE LA NUIT (Sorti la même année que "Dracula" (1979), "Nosferatu, fantôme de la nuit" est un remake du célèbre film muet, lui-même inspiré par le roman de Bram Stoker. Klaus Kinski campe un vampire terrifiant.).

En voyant la pièce à Broadway, le producteur Walter Mirisch a été ébloui par la prestation de Frank Langella. Aux antipodes des clichés habituellement liés au vampire, l’acteur apportait du charme, du sex appeal, et s’arrangeait pour se faire aimer du public. C’est ce qui a convaincu le producteur d’adapter la pièce à l’écran et de garder son interprète. Celui-ci expliquait  comment il avait conçu son personnage : « il n’est pas un monstre qui fait dresser les cheveux sur la tête. C’est un homme noble et élégant, en butte à un problème singulier qui rend sa vie sociale très difficile : il a besoin de sang pour vivre, et il est immortel ». John Badham voulait à l’origine tourner le film en noir et blanc  par fidélité pour les décors et costumes réalisés par Edward Gorey pour la pièce, mais le studio Universal a refusé. Le metteur en scène a alors choisi des couleurs chaudes et dorées, des noirs et des blancs contrastés et des gris adoucis parfois accentués par des couleurs vives, afin d’évoquer les gravures de l’époque romantique. Par la suite, pour le transfert du film en laserdisc, Badham a fortement désaturé les couleurs  pour tenter de renouer avec son intention initiale de noir et blanc. 

Donald Pleasence, qui joue le docteur Jack Seward, connaissait toutes les ficelles du métier pour attirer l’attention sur lui, et il utilisait souvent des accessoires. Par exemple, il tenait à la main un sac de bonbons dans lequel il puisait  régulièrement, rendant difficile de couper sa scène au montage. Frank Langella avait d’ailleurs été prévenu que Pleasence avait une réputation de « voleur de scènes ». 

Dans le rôle de Van Helsing, Laurence Olivier faisait sa seule et unique incursion dans un film d’horreur. Selon certaines sources, il aurait accepté uniquement pour le cachet. A la fin du film, Van Helsing est tué par Dracula, rendant impossible toute possibilité de suite avec ce personnage, au cas où le film aurait été un succès. Ce qui n’a pas été le cas.  Les résultats ont été décevants, une des raisons invoquées étant que le film était sorti en même temps que la comédie horrifique Le vampire de ces dames.

Même si ce Dracula n'est pas une adaptation fidèle de l’œuvre de Bram Stocker (c'est adapté je crois d'une pièce de théâtre qui s'inspire du roman), il est cependant un très beau film à découvrir. D'une beauté visuelle assez marquante, une ambiance tout à fait réussie ...

Etrange challenge de la part d'Universal de ressusciter de ses studios le mythe de Dracula, 48 ans après Browning, après que la Hammer avait tout dit et que Polanski était passé par là. Et pourtant le pari est réussi avec un Frank Langella étonnant qui n'a pas à rougir ...

À Whitby (Angleterre) en 1913, un navire fait naufrage. Le seul survivant est le comte Dracula, venu de Transylvanie avec pour seuls bagages des caisses emplies de sa terre natale. À Carfax Abbey où il réside, il fait la connaissance du directeur de l'asile le Dr Seward et ...