DONNIE DARKO

en VOD

Donnie Darko est le premier long métrage de Richard Kelly, qui avait 26 ans à l’époque. Il y traitait déjà de thèmes qui se retrouveront dans ses films suivants, comme l’imminence de l’apocalypse, les univers parallèles ou les voyages dans le temps. Jake Gyllenhaal, alors âgé de 20 ans, y trouvait son premier grand rôle. 

Il incarne le héros du film Donnie Darko, un adolescent perturbé, en proie à des hallucinations à la fin des années 80. Il croit voir un homme déguisé en lapin qui lui prédit que la fin du monde aura lieu dans 28 jours, 6 heures, 42 minutes et 12 secondes. Ce qui suit est une construction mentale extrêmement étrange mais séduisante qui superpose ce qui pourrait arriver, ce qui arrive et ce qui n’arrive pas.

Sorti malencontreusement un mois après le 11 septembre 2001, Donnie Darko a fait un flop colossal, à cause d’une scène impliquant un crash d’avion, mais sa sortie plus tard en video a été un succès inespéré, qui a incité le distributeur américain à commander à Kelly une nouvelle version director’s cut. Elle inclut des scènes additionnelles, un mixage plus travaillé et des musiques différentes, pour un résultat généralement plus fluide et moins nébuleux.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JUMPER (Pour les pouvoirs du héros adolescent, capable de se téléporter.) ou encore JUSQU'À CE QUE LA FIN DU MONDE NOUS SÉPARE (Pour l'observation du comportement d'un personnage qui croit savoir quand la fin du monde va avoir lieu.).

Une des qualités de Donnie Darko vient de sa capacité à faire partager le point de vue de son personnage d’adolescent tourmenté par la prémonition de la mort imminente. Il en résulte une confusion entre fantasme et réalité, accompagné d’une distorsion de l’espace et du temps, que le cinéaste figure avec une grande efficacité en utilisant des accélérés ou des ralentis, ou en inversant le sens de défilement de la pellicule. Doté d’un budget additionnel de 300 0000 $ pour réaliser un director’s cut, Richard Kelly a pu obtenir les droits de chansons qu’il n’avait pas pu utiliser dans la première version. Le son a été retravaillé et quelques effets numériques rajoutés. Beaucoup de scènes coupées ont été réintégrées pour aboutir à une durée supplémentaire de 20 minutes. 

Mais le changement le plus important consiste en une série de textes en surimpression, extraits du livre « La philosophie du voyage dans le temps ». Ils suggèrent que le film se passerait dans un « univers tangent », qui serait une copie de l’« univers originel » d’où vient Donnie. Son rôle consiste à renvoyer dans l’univers originel le moteur d’avion qui est tombé sur sa maison afin d’empêcher la catastrophe. Certains ont trouvé que cette interprétation manquait d’ambiguité, et Richard Kelly leur a répliqué qu’elle ne représentait pas nécessairement une vérité définitive et que chacun était libre de se faire sa propre interprétation.

À l’origine, le cinéaste voulait utiliser CHUD pour la séquence située dans une salle de cinéma, mais à cause de difficultés rencontrées pour récupérer une copie, son ami Sam Raimi lui a proposé d’utiliser Evil dead. Un autre soutien amical est venu de la part de Christopher Nolan qui a contribué à ce que Donnie Darko sorte en salle, alors qu’il était sur le point de sortir directement en vidéo. Son film suivant Southland tales, très défavorablement accueilli à Cannes, a lui aussi bénéficié de moyens supplémentaires qui lui ont permis d’améliorer considérablement sa nouvelle version.

Tu sais quoi, t’as raison Donnie, la vie n’est pas si simple. Elle a qu’à se la foutre dans le cul sa ligne de vie l’autre pouf. Personne ne te comprend, personne ne t’accepte, même Gretchen sensée être le symbole de la tolérance hésite longtemps avant de faire ...

Je préviens à l'avance que ma critique va spoiler un peu le film. Soyez prévenu ! Richard Kelly nous prend aux trippes avec son Donnie Darko. Le scénario est brillant, intrigant. Lorsqu'on décide d'entrer dans cet univers, on n'en sort pas aussi facilement. Le générique ...

Une route en lacets surplombant la ville, un corps inerte, un habillage sonore discrètement anxiogène : si l’on n’avait vérifié la chronologie des sorties, on aurait pu penser à une citation de Mulholland Drive, qui sort deux semaines auparavant aux États-Unis. De fait, ...