DO THE RIGHT THING

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Ce film est le quatrième réalisé par Spike Lee, après notamment Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, déjà très remarqué et sorti sur les écrans trois ans auparavant en 1986. Le cinéaste y joue lui-même le rôle de Mookie, un livreur afro-américain de 25 ans qui vit à Brooklyn avec sa sœur et la mère de son fils. Il travaille dans une pizzeria tenue par le seul Blanc du quartier. Chacun vaque tranquillement à ses occupations. Mais, c’est précisément un « Dog Day », un jour de canicule, les esprits s’échauffent et les tensions raciales s’exacerbent quand survient une bavure policière. C’est le signal de l’émeute et l’explosion de la violence…

L’origine du film remonte à l’époque où Spike Lee était encore étudiant à l’Ecole de Cinéma de New York. Il avait alors consacré un court métrage à ce même quartier de Bedford-Stuyvesant et son film avait remporté l’Oscar du meilleur film étudiant. Il faut noter que la tonalité générale était plus pessimiste que celle qui prévaudra à la fin du long métrage. En changeant de format, le cinéaste, sans rien renier de ses idées, a manifestement voulu toucher le plus grand nombre en complexifiant son propos et sa vision de l’avenir.

Le film est par ailleurs une véritable affaire de famille si l’on se réfère à son générique. Non seulement, Spike Lee fait appel à des acteurs qu’il a déjà dirigés auparavant, du moins pour la plupart. C’est le cas notamment de Ossie Davis, Samuel L. Jackson et Giancarlo Esposito. Mais, au-delà, sa propre sœur, Joie Lee, incarne à l’écran la sœur du personnage joué par le cinéaste. Son père Bill est l’auteur de la bande originale. Et Rosie Perez est Tina dans le film. Partons à Brooklyn, à la fin du mois de juillet…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES NEIGES DU KILIMANDJARO (Comme Spike Lee en son temps, Robert Guédiguian démonte les mécanismes sociaux d'une irruption soudaine de la violence au sein d'une même classe sociale) ou encore NUIT NOIRE (En revenant sur des événements dramatiques survenus en octobre 1961 à Paris, Alain Tasma met en scène des violences policières sur fond de Guerre d'Algérie).

Il n’est pas inutile de dire que le film de Spike Lee fut tourné au plus près de la réalité sociale qu’il entendait décrire. Le tournage eut ainsi lieu du 18 juillet au 9 septembre 1988, en plein été par conséquent, quand la forte chaleur rend la vie presque impossible. Unité de temps donc mais également unité de lieu :  Spike Lee a planté ses caméras dans ce Broolklyn qu’il connaît si bien. Et sur l’avenue Stuyvesant très précisément, entre la rue Quincy et l’avenue Lexington, au sein du quartier Bedford-Stuyvesant. Les peintures des immeubles subirent, elles, des modifications : elles furent repeintes en rouge et orange pour accentuer l’impression de fournaise.

Comme souvent avec Spike Lee, que la polémique ne rebute pas, il y eut à la sortie du film en salles plusieurs controverses et débats. On reprochait notamment au cinéaste d’attiser la violence au sein de la population noire. A quoi Spike Lee répondit qu’il ne se souvenait pas que « les gens allaient sortir du cinéma et tuer des gens après avoir vu Terminator ou Rambo. Les spectateurs savent faire la part des choses ». Autrement dit, les spectateurs noirs savent parfaitement se contrôler pendant le visionnage d’un film, au même titre que tous les autres spectateurs.

La question est de savoir si Mookie a fait « la juste chose à faire », pour reprendre le titre du film, en jetant une poubelle à travers une fenêtre et déclenchant ainsi un cycle de violences qui conduit à la destruction du restaurant de son patron. Spike Lee lui-même ne tranche pas comme le montrent parfaitement les citations contradictoires que l’on peut voir à la fin du film dont l’une soutient la non-violence tandis que l’autre défend le recours à la violence face à l’injustice et l’oppression. Autant de questionnements qui restent évidemment d’actualité.

Spike Lee met sa virtuosité magistrale (digne d'un Scorsese) dans la peinture enflammée de sa communauté, avec toute la complexité, la richesse de la "vraie vie". Loin du cinéma de spectacle, Spike Lee magnifie le film militant, parfaitement en phase avec la nouvelle culture ...

Il y a deux facons de repondre au racisme : par la violence ou par la non-violence. Suivre la voie de Malcom X ou celle de Martin Luther King. Plutot que de les opposer, Spike Lee tente de voir les atouts et les limites de chacun de ces philosophies en les mettant cote a cote. ...

Spike Lee, à l'époque jeune cinéaste ambitieux, réalisateur de deux films à forte dominance afro-américaine dans le casting, assez engagés, sans non plus être du vrai cinéma politique, se lançait enfin dans un projet ambitieux. Do The Right Thing ne se concentre ...