DÉTECTIVE DEE II : LA LÉGENDE DU DRAGON DES MERS

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3 ans après le premier opus, Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme, Tsui Hark a fait ce qu’il fait peu habituellement : une suite. Excepté trois des quatre suites de Il était une fois en Chine, le réalisateur s’accorde peu l’occasion de revenir sur ses anciennes œuvres.

Et ici, il ne s’agit pas vraiment d’une suite mais plutôt d’un prélude où l’on rencontre le fameux Détective Dee dans sa jeunesse alors qu’il s’apprête à résoudre l’une de ses premières enquêtes. Et cette fois, le jeune Sherlock Holmes chinois a pour mission de trouver les futurs ravisseurs d’une courtisane et résoudre le mystère entourant un serpent de mer.

Intrigue à tiroirs, multiples personnages et grand spectacle sont les maîtres mots de ce long métrage du réalisateur hongkongais. Mais sous ses airs de divertissement grandiloquent, Detective Dee a quelques sous-textes politiques et montre une vraie maestria technique. C’est surtout une preuve du retour du réalisateur qui s’était fait connaître dans les années 90. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DETECTIVE DEE : LE MYSTÈRE DE LA FLAMME FANTÔME DE TSUI HARK (Car il s'agit du premier opus de la série.) ou encore 47 RONIN DE CARL ERIK RINSCH (Même s'il s'agit ici du Japon, les deux films jouent avec les mythes respectifs des pays auxquels ils s'intéressent.).

Celui qui s’était fait vraiment connaître, de façon internationale, grâce à Il était une fois en Chine avec Jet Li avait subi quelques revers à la fin de cette décennie et peiné un peu à revenir sur le devant de la scène. C’est en 2011, surtout, avec la sortie mondiale de Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme que le cinéaste semble avoir retrouver la foi et surtout son public alors en manque de flamboyance. Mais surtout c’est là qu’il s’est essayé à vraiment comprendre la 3D et à la mettre en scène. Essaie qu’il a continué avec Dragon Gate en 2012 et qu’il a transformé ici dans Detective Dee 2 : La légende du dragon des mers.

En effet, le réalisateur exploite totalement les possibilités de la 3D, autant pour accentuer l’immersion du spectateur que comme outil de composition pour ses cadres. Parfois cela tient presque du gadget, avec l’utilisation de divers éléments comme l’eau, la brume ou les braises incandescentes mais la plupart du temps cela devient particulièrement spectaculaire. Qu’il s’agisse de l’utilisation de la profondeur de champ, d’éléments en relief pour permettre des transitions de montage plutôt ludiques, ou d’incrustations permettant de mettre en scène l’activité cérébrale de Dee via des projections topographiques de la ville ou des éléments de décor, on sent que Tsui Hark s’amuse beaucoup avec le 3D. Il teste tout, parfois à la limite du mauvais goût ou du trop plein mais toujours de façon généreuse.

Mais aussi, chez Tsui Hark, n’importe quel divertissement n’est jamais réellement innocent, il est toujours un peu politique et autobiographique. Alors que dans Il était une fois en Chine, le réalisateur parlait alors de l’hégémonie anglo-saxonne il est ici un peu plus contraint. Le film étant entièrement financé par la Chine, il est également soumis à la censure locale qui ne tolère pas tout à fait les messages à caractère politique ou vindicatif dans les œuvres de fictions. Un challenge donc pour le cinéaste qui profitant du grandiose de son spectacle va se servir de son Détective Dee comme vecteur de sa propre expérience en terre chinoise. Il lui fera dire par exemple qu’il est venu « apporter de l’énergie dans un lieu trop bureaucratique ». Une façon polie sûrement d'annoncer qu’il est là pour casser la baraque. Et visuellement, en tout cas, il ne ment pas. 

Faisons court mais faisons bien. Detective Dee II est le prototype du film d'aventure estival, ou du blockbuster, ou du film de divertissement grand public, c'est comme vous voulez, qui remplit à la fois son contrat d'oeuvre "de plaisir" et de vrai film de cinéma. Mise en boîte ...

Joli spectacle trop propre sur lui, le premier Detective Dee du prolifique Tsui Hark m'avait laissé totalement indifférent, peu emballé par ce qui me semblait être un wu xia pian destiné avant tout à un public occidental, bien loin des délires coutumiers du réalisateur ...

Après un premier opus agréable à suivre, Detective Dee se voit offrir un prequel, toujours avec Tsui Hark derrière la caméra, où la dynastie Ming devra faire face à un complot totalement fou, où le mystère du dragon des mers entrera en jeu. Si Tsui Hark n'a pas plus ...