CRUISE

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« Cruise » en anglais signifier naviguer, rouler mais aussi draguer. Et dans American Graffiti George Lucas s’est délecté à mettre en scène cette forme de drague en voitures très appréciée des adolescents américains. Cruise reprend cette toile de fond sauf qu’il se déroule non plus dans les années 60 mais les années 80, reconstituées avec un grand sens du détail.

Cruise raconte une histoire d’amour qui naît par une chaude nuit d’été entre un jeune Italo-américain catholique de condition modeste, un peu voyou, et une étudiante d’origine juive issue d’un milieu favorisé inscrite dans une fac prestigieuse. Il lui apprend à voler des auto-radios, elle lui fait découvrir la peinture de Basquiat et la musique de New Order. Mais cette idylle pourra-t-elle durer au-delà des vacances estivales ?

En t-shirt blanc immaculé, Spencer Boldman, repéré notamment dans la série Disney Les Bio-teens, donne la réplique à la très sexy Emily Ratajkowski, révélée sur les podiums qui tient ici son premier rôle principal. Mais tout autant qu’une comédie romantique, Cruise est une « lettre d’amour à New York », comme le fait justement remarquer Spencer Boldman.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMERICAN GRAFFITI (Un même univers : les soirées de drague d'adolescents américains au volant de leurs voitures) ou encore LA FUREUR DE VIVRE (A travers les séquences de courses de voitures clandestines, Cruise rend hommage à ce film avec James Dean).

Le réalisateur Robert Siegel a lui-même grandi à Long Island dans un quartier plutôt calme et se souvient que certaines filles du coin aimaient aller s’encanailler non loin dans le Queens où les soirées étaient bien rock’n roll. Mais ce sont surtout les souvenirs et les anecdotes que lui a racontées son ami Gino Cafarelli qui ont nourri son scénario. Originaire du Queens, Cafarelli a vécu des soirées de drague au volant et de petites embrouilles qui ont inspiré celles de Cruise. Depuis, Caffarelli est devenu comédien. Siegel l’a déjà dirigé dans Big Fan son premier film, resté inédit dans les salles françaises, et il interprète ici le père de Gio.

Pendant la préparation du film, quand le réalisateur a appris qu’il faudrait environ 300 véhicules d’époque, il a été pris d’angoisse car le budget ne permettait pas d’en louer autant. Gino Cafarelli l’a tout de suite rassuré : « Ne t’en fais pas, je vais t’en trouver des bagnoles, je connais quelqu’un. ». En fait Caffarelli connaît plein de monde et le lendemain, il avait dégotté 200 automobiles des années 70 et 80. Les propriétaires de ces voitures de collection étaient ravis de participer à l’aventure. Et lorsque Siegel leur expliquait certains jours qu’il allait juste tourner des scènes d’intérieur, ils restaient quand même dans les parages avec leurs voitures bien bichonnées en disant : « On est là, si jamais vous aviez besoin de nous… »

Robert Siegel ne cache pas qu’il a pris grand plaisir à parsemer sa réalisation de coups de chapeau cinématographiques. La Fureur de vivre avec ses courses de voitures clandestines, vient immédiatement à l’esprit et on aperçoit d’ailleurs une affiche avec James Dean lors d’une balade amoureuse. Cruise égrène donc des références aux films préférés du réalisateur : La Fièvre du samedi soir, Génération rebelle, American Graffiti et Diner… Certains hommages sont plus ou moins conscients reconnaît Siegel qui voit dans la scène où les amoureux courent en se tenant la main après le vol de l’autoradio une sorte de réminiscence de Jules et Jim de Truffaut.