CHRIS THE SWISS en VOD
- De
- 2018
- 90 mn
20 ans plus tard, sa cousine, la réalisatrice du film Anha Kofmal mène des recherches sur cet assassinat.
- Guerre / Western
- Suisse | Allemagne
- Tous publics
- VO - HD
Réalisé par
Avec
PARCE QUE
20 ans après… C’est deux décennies après la mort par étranglement de son cousin Christian Würtenberg que la cinéaste suisse Anja Kofmel s’est décidée à enquêter sur les circonstances de cette disparition dramatique survenue dans le contexte de la guerre de Yougoslavie, le 7 janvier 1992. Le corps du journaliste avait été découvert à 30 kilomètres de Vukovar, siège de l’armée yougoslave, alors que cette ville est assiégée depuis plusieurs mois. Il était alors habillé avec l’uniforme d’un groupe international de mercenaires, le PIV (Première section internationale de volontaires), un groupe paramilitaire fondé par Eduardo Rozsa Flores, surnommé “Chico” et qui a été chargé de “purifier” la population serbe dans la région frontalière avec la Serbie. En partant du carnet de notes du journaliste, la cinéaste se fait d’abord enquêtrice pour tenter de reconstituer les dernières semaines de sa vie, à partir du jour de son décès.
L’un des atouts de ce film hybride, c’est la sincérité avec laquelle la cinéaste conduit son enquête. Elle ne dissimule ni sa subjectivité, ni son engagement pour essayer de parvenir à la vérité sur cette mort qui a profondément marqué sa famille. En faisant d’abord appel à ses propres souvenirs d’enfance, elle ne cache rien de son émotion et de son implication. Elle va à la rencontre des proches de son défunt cousin, de ses anciens collègues journalistes et de ses frères d’armes du PIV, sans oublier l’inquiétante figure de l’ex-terroriste international Carlos. Anja Kofmel, pour rendre cette diversité de témoignages et d’expériences, multiplie avec justesse différentes formes : témoignages, lectures, entretiens mais aussi extraits d’archives et utilisation de séquences animées qui affichent et assument une dimension poétique. Ce “mélange des genres” participe à la réussite du film et à son efficacité.
“Le meurtre de mon cousin Chris a marqué mon enfance. J’avais dix ans quand il est mort, je l’avais toujours admiré pour ses voyages, ses aventures et son anticonformisme. Je voulais lui ressembler.” Ainsi commence la note d’intention écrite par la réalisatrice de Chris the Swizz pour expliquer et éclairer sa démarche. Tout à la fois intime et documentaire, réelle et artistique.
Comme elle le montre dans le film, un véritable mystère entoure la disparition de son cousin, alors même que l’Etat suisse ne l’a pas considéré comme un journaliste et l’a déclaré mercenaire mort au combat. À l’inverse de ses confères, qui sont eux persuadés que le jeune homme avait infiltré le groupe PIV pour mener une enquête sur ce groupe structuré comme une mafia et en lien avec l’organisation ultra-catholique Opus Dei.