BACCALAURÉAT

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Le cinéma roumain se porte bien, merci pour lui. De plus en plus de films sont produits en Roumanie et surtout, ils s’ouvrent plus facilement à l’international. Et parmi les réalisateurs qui s’exportent le plus et font une moisson de récompenses dans les festivals, on retrouve Cristian Mungiu, palmé d’or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, prix du meilleur scénario à Cannes pour Au-delà des collines et prix de la mise en scène toujours à Cannes, pour Baccalauréat.

Il nous plonge ici en pleine Transylvanie où une jeune fille, Eliza est promise à un grand avenir dans une université anglaise. Il ne lui reste plus qu’une formalité à accomplir, réussir son baccalauréat. Mais le destin va s’en mêler. Victime d’une agression, elle ne semble plus en capacité de réussir son examen. C’est alors que son père, Roméo, médecin de son état, va tout faire pour que sa fille s’en sorte, quitte à ne plus se trouver sur le chemin de la légalité.

Entre chronique familiale et thriller noir, Baccalauréat entraîne le spectateur dans une spirale infernale où un incident transforme une vie et toutes celles qui gravitent autour d’elles. Un témoignage essentiel de la société roumaine d’aujourd’hui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AU NOM DE MA FILLE (Pour cette histoire de père prêt à tout pour sa fille, malgré le drame familial qui les atteint.) ou encore TRANSYLVANIA (Pour se replonger dans cette région de Roumanie, à la fois festive et mystérieuse.).

Jusqu’où un père est-il prêt à aller pour aider sa fille et lui permettre de s’affranchir de son quotidien et lui offrir un autre avenir ? Peut-il compromettre la probité qui était la sienne, basculer dans l’illégalité et ainsi devenir un mauvais exemple que renierait son enfant ? Jusqu’où le sacrifice de soi-même est-il acceptable ?

Tels sont les thèmes que souhaitait aborder Cristian Mungiu, qui n’hésite jamais à bousculer les spectateurs, tout en s’offrant une tribune à portée politique derrière l’histoire d’une famille. Car s’il est question d’un père et d’une fille, il est aussi question d’une partie de la société roumaine, avec la corruption en arrière-plan, de la place de l’individu dans cette société et comment on peut changer le monde par ses actes.

Et si le film paraît si réaliste, c’est grâce à la méthode particulière du réalisateur qui a souhaité que ses comédiens répètent ensemble en costume et dans les lieux prévus, au moins une semaine avant le tournage, afin de se familiariser les uns avec les autres et d’apporter de nouveaux éléments à leurs personnages. Une méthode plus que payante.

La première séquence de Baccalauréat s’ouvre sur une ville décatie et lépreuse comme il semble y en avoir légion en Roumanie. Un tas de terre et de pierres occulte un trou dans lequel quelque s’affaire et jette des pelletées sur la chaussée, sans qu’on puisse le voir ...

Le film de Cristian Mungiu donne autant à voir qu'à cacher, jouant sur la transparence des situations et des personnages autant que sur leur opacité. Et le passage de la probité apparente des uns à l'immoralité honteuse et masquée des autres ne tient finalement pas à grand ...

Admettons-le, l'histoire de Baccalauréat n'a pas grand chose d'original. Du moins si on s'en tient à son point de départ. Une jeune fille brillante qui passe son baccalauréat doit à tout prix réussir l'examen avec mention mais, la veille de sa première épreuve, se fait ...