AMERICAN NIGHTMARE 3 : ÉLECTIONS

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Chaque année, les autorités américaines instituent la Purge, soit douze heures pendant lesquelles tous les crimes sont autorisés, y compris le meurtre. Chaque année depuis 2013, Hollywood produit un nouveau volet de la série La Purge, dont la traduction française est American nightmare… Pas de purge en 2015, mais les auteurs se rattrapent en 2016, année électorale comme l’on sait, avec un nouvel opus sous-titré Elections. Notons quand même que dans la langue de Rabelais, purge a des connotations désagréables et que le titre n’est pas plus séduisant que l’était La Gerbe, ce journal collabo de la dernière guerre.

Le troisième volet de la série présente ainsi une sénatrice dans la course à la Maison blanche… tiens, tiens… qui a pour programme d’annuler ce sanglant rendez-vous annuel. Elle devient aussitôt la cible des tarés de tous poils. James DeMonaco, qui n’a aucun lien avec le Prince Albert, précise que le timing était porteur et que la violence des échanges entre Trump et Clinton va plutôt dans son sens.

Ce mélange de film d’action et de pamphlet politique n’est pas absolument inédit au cinéma. On se souvient entre autres du New York 1997, de John Carpenter, qui avait imaginé que Manhattan serait un vaste camp de prisonniers, des criminels endurcis de préférence, autorégulé par la violence. DeMonaco n’a pas l’aura de Carpenter, il n’a signé qu’un seul film avant de s’attaquer à sa trilogie, Little New York. Mais il a également collaboré à l’écriture de Jack, de Coppola, ou de Assaut sur le Central 13, le remake de Jean-François Richet du film de Carpenter, encore lui.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 1984 (C'est l'adaptation du roman phare des anti-utopies) ou encore NEW YORK 1997 (Un autre exemple de cauchemar parano appliqué à l'Amérique).

American Nightmare, que l’on aurait tout aussi bien pu appeler Cauchemar américain, appartient évidemment au cinéma de genres. Quitte à les mélanger un peu, puisque c’est à la fois un film d’action, un film d’horreur et une réflexion politique, pourvu que l’adrénaline coule à flot. On remarque que si l’unité de la série est évidente, celle-ci évolue d’un film à l’autre, la surenchère, tant au niveau du budget que de ce qui est donné à voir, est évidente. Le premier volet proposait un huis clos. Nous sommes ici dans une ville en plein chaos, les auteurs ayant apporté une attention au scénario et aux effets visuels qui n’était pas probante dans le premier volet, une série Z lorgnant du côté de La Nuit des morts vivants.

Si le film s’adresse en premier lieu aux amateurs d’adrénaline, il n’est quand même pas indifférent de remarquer qu’il nous parle de l’Amérique. American nightmare est aussi le miroir grossissant d’un pays en plein doute existentiel,  nostalgique d’un temps où les certitudes étaient en béton. Aujourd’hui, des quartiers entiers se soulèvent à chaque fois qu’un noir, pardon un africain-américain, soyons politiquement corrects, à chaque fois qu’un noir donc est abattu par un policier, blanc. Un candidat à la coiffure incertaine promet de construire un mur de plusieurs centaines de kilomètres pour séparer le pays du Mexique avant de renvoyer des millions d’immigrés chez eux. Des tueries se succèdent dans les lieux publics, jusque dans les écoles, pendant qu’une large part de la population se munit d’armes à feu de plus en plus performantes. Etc., etc. Reste que le film n’est pas exempt de cette ambiguïté fondamentale : dénonce-t-il cette propension américaine à la violence ou en fait-il un spectacle ?

Que l’on me permette d’ailleurs pour finir d’évoquer un souvenir personnel. Le 11 septembre 2001, j’étais au cinéma pour voir un film racontant un détournement d’avion. Au moment de prendre mon ticket, le caissier m’a dit : « Retournez chez vous et allumez la télé, le spectacle est beaucoup plus dingue que celui de n’importe quel film ». J’ai quand même assisté à la projection et ce n’est qu’ensuite que j’ai vu les tours du World Trade center s’écrouler. Le cinéma a beau être par essence un divertissement pour beaucoup, il nous parle du monde. On notera d’ailleurs que American Nightmare est sorti sur nos écrans le 20 juillet 2016, soit six jours seulement après qu’un taré ait volontairement écrasé des dizaines de personnes au volant d’un camion sur la promenade des Anglais à Nice.

Sans aucun souci, vous pouvez aller le voir sans connaître les deux premiers. La purge se fait une fois par an pour laisser les gens s’extérioriser et diminuer le crime pendant le reste de l‘année. Dans les deux premiers, ont suit des gens pauvres, qui ne sont pas préparé ...

Après un second volet plus gratifiant que le premier, c’est sans hésitation que j’ai visionné le troisième reprennant tout à fait le même schéma narratif typique de la célèbre purge annuelle. Le réalisateur James DeMonaco nous fait vivre une troisième nuit ...

Après un premier épisode sous forme de home invasion et un deuxième qui s'élargissait aux rues de Los Angeles mais traitait de vengeances personnelles, American Nightmare 3 passe une nouvelle étape en se délocalisant à Washington, DC et en se centrant sur des enjeux politiques ...