600 MILES

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C’est un voyage vers le Mexique que je vous offre maintenant. Mais attention : si vous comptiez sur un périple calme, version tequila, burritos et plages paradisiaques, vous allez être déçus !

En effet, dans le film qui va suivre, point de sombreros mais plutôt de sombres héros, réunis par l’adversité, la nécessité et la grande roue du destin. L’histoire ? Celle d’un jeune trafiquant d’arme prénommé Arnulfo, dont le commerce illicite et pas très équitable se fait entre les Etats Unis et le territoire mexicain. Mais ce que ne sait pas notre garçon, c’est qu’un agent fédéral l’a pris en charge, épiant tous ses mouvements. Une filature somme toute classique qui va pourtant déraper dans les circonstances que vous allez découvrir, précipitant le récit et nos deux personnages dans une obligation de collaborer qui n’arrange ni l’un ni l’autre…

Thriller haletant et éprouvant, 600 miles fait partie de ces films dont l’issue reste incertaine jusqu’à la fin. Il permet aussi de retrouver une des gueules les plus attachantes d’Hollywood en la personne de l’immense Tim Roth…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver NEGOCIATEUR (Quand un policier se retrouve otage, les rapports avec ses ravisseurs peuvent parfois prendre des tournures inattendues...) ou encore SICARIO (La frontière entre les USA et le Mexique est un des endroits les plus sécurisés mais aussi les ,plus dangereux du monde... Preuve ne est au coeur de ces deux thrillers musclés...).

A l’origine, ce que l’on appelle le « buddy movie » est un concept inventé par le cinéma américain pour mettre en vedette des stars comiques marchant par paire… Si l’on remonte dans le temps, le premier exemple d’envergure reste Laurel et Hardy, sorte de Dupont et Dupond créés en 1927 et qui connut un succès phénoménal jusque dans les années 50, enchaînant une centaine de films considérés aujourd’hui encore comme des modèles de burlesque.

Ravie de pouvoir compter sur une telle manne, l’industrie du divertissement a tenté de poursuivre dans cette voie du tandem, offrant régulièrement au public de nouvelles variantes : Dean Martin et Jerry Lewis, Jack Lemmon et Walter Matthau, Bud Spencer et Terence Hill, Mel Gibson et Danny Glover, Will Smith et Tommy Lee Jones. D’autres pays, dont le nôtre, ont également versé dans ce genre : on pense évidemment à Louis de Funès et Bourvil dans La grande vadrouille, à Gérard Depardieu et Pierre Richard dans les classiques de Francis Veber comme La chèvre ou Les compères. Tous ces films vous l’aurez noté sont censés nous divertir.

Cela ne vous aura pas échappé : on est loin dans 600 miles de la veine comique des exemples dont je viens de vous parler.

C’est là l’une des particularités du film : imposer le « buddy movie » version dramatique, personnifié par Tim Roth et son jeune partenaire Kristyan Ferrer. Tim Roth est par ailleurs un habitué des aventures cinématographique en communauté.

Rappelons que c’est Quentin Tarantino qui l’a révélé au grand public en 1992 dans Reservoir dogs, film de gangsters violent et implacable dans lequel le comédien britannique partageait l’affiche avec d’autres « gueules » comme Michael Madsen, Harvey Keitel ou Steve Buscemi. Roth fit aussi partie d’une autre épopée tarantinienne en 1994 dans Pulp fiction, entouré cette fois de John Travolta, Samuel L. Jackson ou Bruce Willis, avant de retrouver son réalisateur fétiche en 2015 avec un autre film choral : Les huit salopards...