YALDA, LA NUIT DU PARDON

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Le film qui va suivre est à la fois un conte moral sur le pardon et une étude des dérives de la télévision... Sujet double et ambitieux pour le réalisateur iranien Massoud Bakshi qui, après des années consacrées au documentaire, s’inspire ici librement mais directement d’une émission de téléréalité pour bâtir cette fiction...

Imaginez un plateau de télévision où seraient réunies Maryam, une jeune femme de 22 ans, condamnée à mort, accusée d’avoir tué accidentellement son mari âgé lui de 65 ans et Mona, la fille du défunt. Si cette dernière pardonne en direct à sa belle-mère, Maryam repartira libre. Si elle refuse, la sentence sera appliquée...

Critique de la tradition, de l’application stricte de la charia, du mariage forcé, de l’assujettissement des femmes mais aussi du grand cirque médiatique, Yalda la nuit du pardon est une étude terrifiante et émouvante de l’absurdité d’une époque où le populisme n’a, sur le fond, ni frontière ni religion...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PRIX DU DANGER (Quand la télévision se donne des airs de justice, cela donne des programmes à la fois révoltants et fascinants... En voici la double preuve dramatique...) ou encore LE CHEMIN DU PARDON (Difficile, sur le papier, de pardonner à quelqu'un responsable de la mort d'un être cher... Il faut parfois des circonstances inattendues et un face à face pour avancer...).

Sympa, non, ce concept d’émission de téléréalité ? « Face je te pardonne, pile tu meurs »... Rassurez-vous, ce jeu terrible du chat et de la souris entre Maryam et Mona dans Yalda, la nuit du pardon, n’est pour l’instant qu’une redoutable fiction... Pour l’instant ! Oui, car entre « Les anges contre les Marseillais » ou « Quatre mariages presque parfaits », etc. et vice-versa, on voit depuis quelques années se développer sur notre petit écran des idées de programmes certes divertissants mais aussi un brin inquiétants... Cela dit, le cinéma nous avait avertis depuis longtemps du péril, de cette tentation du spectacle à tout prix, retour supposé moderne des fameux jeux de l’arène romains...

C’est le cas justement de Gladiatorerna de Peter Watkins en 1969, qui imaginait les dirigeants internationaux ressuscitant les combats à mort en public afin de calmer les pulsions guerrières de leurs concitoyens... Un principe appliqué aussi dans la saga futuriste Hunger games entre 2012 et 2015, à partir des romans jeunesse de Suzanne Collins, dans laquelle Jennifer Lawrence incarnait une jeune femme participant à une olympiade sanglante où la jeunesse de chaque partie d’un monde, survivant de l’apocalypse, s’affronte lors d’épreuves mortelles... Parabole intéressante bien qu’essorée au bout de 4 films sur la fin de l’enfance et les trahisons qui l’accompagnent...

A revoir également, Le prix du danger d’Yves Boisset en 1983 dans lequel Gérard Lanvin joue le candidat chômeur d’un jeu télé promettant un million de dollars à celui qui rejoindra un lieu secret en échappant à 5 tueurs acharnés, le tout filmé et commenté en direct par Michel Piccoli. Notez que l’on retrouve ce même principe en 1987 dans Running man de Paul Michael Glaser, (le Starsky de la série Starsky et Hutch), adapté d’une nouvelle de Stephen King où Arnold Schwarzenegger est un prisonnier évadé jouant sa vie et sa rédemption dans un jeu du cirque violent et télévisé...

Quand la téléréalité vient se substituer à la justice... Après le meurtre accidentel de son mari, Maryam est condamnée à mort. Sa seule issue est Yalda, une émission de téléréalité, aberration s'il en est ! Maryam se retrouve ainsi face à la fille de feu son mari, ...

Huit ans après le plutôt bon brûlot politique Une famille respectable, qui valut à son réalisateur quatre ans de procédure judiciaire en Iran, Massoud Bakhshi remet une pièce dans la machine et repart prendre le taureau par les cornes. Et si le squelette de l'intrigue est ...

On le sait, c’est le second film qui est toujours le plus compliqué à produire et réaliser. Pour l’iranien Massoud Bakhshi – qui avait été révélé en 2012 à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, avec son premier film Une famille respectable –, il aura fallu ...