WELCOME IN VIENNA PARTIE 2 : SANTA FE

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Welcome in Vienna : Santa Fe débute en 1940. En provenance d’Europe, un bateau accoste à New York. A son bord, des émigrés juifs épuisés par le voyage, fuyant les persécutions nazies. Parmi eux se trouve un jeune garçon, Freddy Wolf, qui met tout son espoir dans  l’Amérique. Mais il déchante vite : ce pays ne fait rien pour intégrer les nouveaux arrivants. Formalités administratives excessives, rejet des réfugiés… Freddy comprend qu’il sera toujours un étranger ici.  

Welcome in Vienna : Santa Fe est le deuxième volet d’une trilogie réalisée par Alex Corti. Mais si vous n’avez pas vu le premier volet, pas d’inquiétude. Les trois films peuvent se voir indépendamment. Le premier épisode relatait la fuite d’un adolescent juif autrichien à travers l’Europe pour échapper aux nazis. Ce deuxième volet suit la vie des réfugiés juifs  à New York. Le troisième épisode relate les mois qui ont suivi la fin de la guerre en Autriche et le retour de ceux qui avaient pu échapper à l’horreur nazie en quittant le pays.

Ce second volet est l’épisode le plus sarcastique de la trilogie. Il y a dedans quelque chose du cinéma d’Ernest Lubitsch, célèbre cinéaste juif allemand lui aussi exilé aux Etats-Unis en raison des persécutions nazies.  Les juifs se retrouvent cantonnés à des tâches subalternes lorsqu’ils arrivent péniblement à trouver un emploi. Il y a  par exemple cet acteur qui, ne parlant pas anglais, se voit confier des rôles d’animaux… avant qu’on lui attribue un rôle de nazi parce qu’il parle allemand !  Tourné dans un noir et blanc inquiétant qui rappelle les grandes heures des thrillers paranoïaques façon Le troisième homme de Carol Reed ou Le procès d’Orson Welles, Welcome in Vienna : Santa Fe marie subtilement une satire de la condition humaine et une vision cauchemardesque de l’intégration en temps de guerre.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver "THE IMMIGRANT" DE JAMES GREY (James Grey suit l'intégration difficile d'une jeune Polonaise arrivée à New York par bateau.) ou encore HEIMAT (Une minisérie allemande qui a elle aussi été diffusée au cinéma dans plusieurs pays. Une partie se déroule pendant la seconde guerre mondiale. Un fresque ample et romanesque.).

La séquence d’ouverture dans laquelle un jeune garçon se noie en essayant de repêcher une jeune femme qui s’est jetée à l’eau est un choc pour qui a vu le premier épisode. Ce garçon était en effet le personnage principal du volet inaugural. Dans Welcome in Vienna il n’y a littéralement pas de « héros ». Pas de héros au sens « être exceptionnel » du terme, ni même de « héros » dans l’acception qu’on donne à ce mot pour désigner le personnage principal d’une histoire.  Il n’y a que des humains, à la fois forts ou faibles selon les circonstances ; et la mort peut les faucher à tout moment, quel que que soit leur âge.

Welcome in Vienna s’intitule dans sa langue d’origine, Wohin and Zuruck, qu’on pourrait traduire de façon lelouchienne par Partir / revenir. Welcome in Vienna est en réalité le sous-titre du troisième et dernier épisode, mais c’est cet épisode qui le fit connaître puisque cette troisième partie fut sélectionnée au Festival de Cannes en 1986, dans la section Un certain regard. Le film sorti en salles quelques semaines plus tard. A l’époque, rares étaient ceux qui savaient que ce film était en réalité un téléfilm, produit pour la télévision autrichienne, et qu’en réalité, c’était le dernier épisode d’une minisérie. Il fallut attendre plus de vingt-cinq ans avant que l’œuvre intégrale ne sorte finalement en salles.

Cet épisode, comme les autres, a été écrit par George Troller un écrivain et scénariste né à vienne et issu d’une famille juive. A la fin des années 30, il parvient à rejoindre les Etats-Unis après être passé par la France et l’Afrique Nord. Pendant trois ans, il travaille chez un relieur à New York , mais il se sent rejeté par les Américains. Pour retourner dans son pays d’origine, il n’a pour seule solution que de s’engager dans l’armée américaine. C’est exactement ce qui arrive au personnage de son film. Dans un entretien donné à la revue Positif, le scénariste racontait qu’il s’était inspiré à 80% de ses propres souvenirs pour écrire cette histoire.

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