THE IMPOSSIBLE

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Quand la famille Bennet arrive en Thaïlande, c’est un peu le paradis sur Terre, le moment de se retrouver entre proches, de faire une pause. Mais le rêve va rapidement se transformer en cauchemar. Car nous sommes le 26 décembre et un terrible tsunami s’abat sur l’Asie du Sud-Est. Une grande vague meurtrière va alors séparer les cinq membres de cette famille mettant, d’un côté, la mère et l’aîné de la fratrie et, de l’autre, le père et leurs deux petits derniers. Mais comment se retrouver quand le pays n’est plus que ruines et horreur ?

C’est le point de départ de The Impossible de Juan Antonio Bayona, qui pour son deuxième film s’appuie sur le livre de l’espagnole Maria Belon, rescapée, elle et les siens, des événements tragiques de 2004. Bayona se sert de l’histoire de cette famille en perdition pour faire le portrait des conséquences d’une catastrophe. Il s’agit également du premier film du cinéaste avec un casting principal uniquement composé d’acteurs hollywoodiens.

Ewan McGregor et Naomi Watts incarnent le couple central. L’actrice, que l’on avait pu voir dans Mulholland Drive, a d’ailleurs reçu une nomination à l’Oscar pour ce rôle intense qui a demandé un fort investissement physique à la comédienne. Tourné en grande partie sur les lieux du désastre, ce mélodrame est avant tout un film très réaliste où le destin d’un petit groupe de personnes s’entrechoque et se mêle à celui d’une nation bouleversée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA GUERRE DES MONDES DE STEVEN SPIELBERG (Comme dans The Impossible, Steven Spielberg suit le parcours d'une famille à travers une catastrophe (ici, une invasion d'aliens) pour mieux en raconter les conséquences.) ou encore AU-DELÀ DE CLINT EASTWOOD (Dans le film de Clint Eastwood, le personnage de Cécile de France décide de changer de vie après avoir survécu au tsunami de 2004.).

En 2007, Juan Antonio Bayona s’était fait connaître grâce au film d’horreur,L’Orphelinat. Mêlant habilement la terreur et le drame, le réalisateur avait su détourner les codes du genre pour nous livrer un long métrage intimiste sur les affres de la maternité. Pour ce second essai, le cinéaste collabore à nouveau avec le scénariste de L’Orphelinat, Sergio G. Sanchez pour, une fois encore, s’écarter de l’aspect film catastrophe de The Impossible afin d’en faire une véritable tragédie.

Par métonymie, le long métrage de Bayona nous fait prendre conscience de l’ampleur du désastre. Car s’il utilise un petit groupe de personne comme fil conducteur, il n’oublie jamais de regarder autour de lui. The Impossible met ainsi en parallèle les bouleversements internes au cocon familial, comme le rapport de force inversé entre mère et fils, avec le chaos ambiant où ciel et terre ne semblent plus faire qu’un. Mais la force du film est bien d’amener le spectateur à vivre les événements du film à niveau
d’homme, le plongeant en permanence dans la psyché et l’urgence des personnages et du contexte. La scène de tsunami, notamment, fait sûrement partie des séquences les plus impressionnantes vues au cinéma. Et même sans 3D, la sensation est extrême, l’impact intense.

Tellement intense et réaliste que certains survivants de l’événement qui ont été amené à voir la bande-annonce au cinéma, sans avertissement au préalable, se sont dits horrifiés et ont eu l’impression d’avoir été pris au piège. Mais la plupart de ceux qui ont eu le
courage de revivre ce traumatisme par écran interposé ont plutôt affirmé qu’il s’agissait ici d’une retranscription fidèle de ce qu’ils avaient vécu.